Depuis plusieurs mois, la sortie de l’Afrique de la zone CFA alimente la polémique. Beaucoup d’acteurs notamment de la société civile militent désormais pour que le continent se débarrasse définitivement de cette monnaie qu’ils assimilent aux symboles de la colonisation. Alors pour certains économistes, le continent peut bien sortir, mais la décision ne sera pas facile. Explications …
C’est au cours d’une visite sur le continent que le président français Macron a déclaré que les chefs d’Etat africains peuvent sortir de la zone CFA s’ils le souhaitent sans problème. Une déclaration qui ramène les débats en sourdine écumant ces derniers temps l’univers économique ou pas dans plusieurs pays du continent. En plus des hourras que la mise au point de Macron à suscités dans les rangs des étudiants mobilisés dans l’amphithéâtre de l’Université de Ouagadaougou, l’avis du président français est partagé par Docteur Amadou Kala Diallo, chef de département Sciences économiques à l’UGLC de Sonfonia. « C’est bien possible, commence-t-il. Mais le problème est que si les chefs d’Etat veulent sortir de la Zone CFA, il faut qu’ils soient plus responsables et qu’ils n’arrivent pas à manipuler les banques centrales. C’est-à-dire à transformer les banques centrales comme leurs caisses où ils peuvent faire ce qu’ils veulent ». Pour l’enseignant-chercheur, s’extirper de la zone CFA est une décision qui «ne sera pas facile dans la mesure où on est habitués à la paternité. Certes, il y a des ressources humaines qui sont déjà très bien formées dans ce domaine. Mais comme fondement, ce sont des décisions politiques. Les politiques, pour créer une banque centrale commune, il faut une perte de souveraineté. Donc comme ils ne sont pas prêts à perdre une partie de leur souveraineté, c’est ce qui va rendre la décision difficile. Sinon techniquement c’est faisable », précise Dr Amadou Kala Diallo.
Gassime Fofana