25 mai 1963-25 mai 2022, cela fait 59 ans que l’Afrique a décidé de fusionner ses forces et ses atouts afin de favoriser le développement du continent. 59 ans d’union, mais malheureusement, la plupart de 54 Etats africains sont toujours moins avancés et d’autres vivent sous le poids de la dette énorme. Dans son analyse, le sociologue, Ansoumane Condé, estime que cette institution n’a pas toujours répondu aux attentes des Africains.
Avec un produit intérieur brut estimé à 2 849 milliards USD, des énormes terres agro-pastorales, des gigantesques ressources minières et minéralières, mais aussi un capital démographique très jeune, l’Afrique peine toujours à assurer son développement. Pourtant, elle décida le 25 mai 1963 de la création de l’Organisation de l’Unité africaine, qui fut remplacée par l’Union africaine le 9 juillet 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Cette nouvelle force de l’Afrique, après juste quelques années d’indépendance, avait pour butd’œuvrer à la promotion de la démocratie, la hausse de l’investissement, la sécurité, des droits humains et le développement de l’Afrique. Mais malheureusement, 59 ans après, le continent demeure encore le plus en retard au monde, malgré toutes les potentialités dont elle regorge. « La création d’une institution africaine qui pourrait permettre à l’Afrique de s’engager dans la dynamique de développement, cela à travers la promotion de la sécurité, des flux commerciaux, de l’investissement et des partenariats socioéconomiques entre était la meilleure idée après l’accession de ses Etats à la souveraineté. C’était et ça reste toujours une belle initiative d’ailleurs. Parce que c’est par cet instrument que l’Afrique peut aujourd’hui se hisser au rang des pays émergents et développés », explique le sociologue qui fait remarquer que les différents objectifs que s’est assignée l’institution sont loin d’être atteints aujourd’hui. « En regardant les actions menées par l’Union africaine de nos jours, on a l’impression d’assister à une union de Chefs d’État qui se retrouvent pour parler de leurs amitiés, de leurs préoccupations ou de tout, mais sauf de ce qui concernerait concrètement les programmes et projets de l’Afrique. Alors que l’idée de la création d’une telle organisation était de faire face aux défis de développement et d’améliorer les conditions de vie par le développement des infrastructures routières, commerciales et économiques », ajoute-il.
Que doit faire alors l’UA pour sortir l’Afrique de sa pauvreté ?
Pour Ansoumane Condé, les Chefs d’État africains doivent se pencher sur des axes qui peuvent déclencher le développement social et économique de l’Afrique. « L’Union Africaine doit travailler d’abord afin que l’Afrique soit un continent de paix durable, puisque la quasi-totalité de ses pays vivent sous la menace du terrorisme, d’insécurité et de violence. Ensuite, elle doit créer un marché unique, qui pourra être un moteur économique pour l’Afrique et une zone de libre échange, mais aussi et surtout une monnaie unique commune, comme l’Euro dans l’espace de l’Union européenne. En plus, l’UA doit travailler pour la mise en place d’un mécanisme permettant de respecter les Droits en matière de protection des citoyens, en matière d’emploi, en matière d’investissement et de sécurité sociale et économique. »
Une diplomatie de développement
Un autre front sur lequel l’Afrique doit davantage consolider ses atouts, c’est bien celui de la diplomatie. Pour le sociologue, les institutions africaines – et l’UA en premier- doivent beaucoup œuvrer pour développer une diplomatie qui permet de défendre les intérêts du continent à l’interne comme à l’externe. « Il faut une diplomatie agressive et chercher à agir à l’unisson comme indique le nom de l’organisation. Cela pourrait donner beaucoup plus de poids à ce continent sur la scène mondiale. Les pays d’Afrique doivent enfin œuvrer collectivement à promouvoir la bonne gouvernance et la démocratie, à promouvoir les stratégies de lutte contre les maladies, la faim, les menaces environnementales et l’insécurité et aussi promouvoir des politiques de mise en valeur des plans technologique, commercial, financier ou scientifique ainsi que des ressources humaines du continent. »
Gassime Fofana