Beaucoup de Guinéens se demandent aujourd’hui pourquoi les travaux de construction de deux routes d’intégration régionale Dabola-Kouroussa (RN1) et Kissidougou-PK63- Guéckédou (RN2) n’ont pas pris leur envol malgré la pose de la première pierre par le Chef de l’État. Sur place, la situation n’évolue pas et la réalité laisse les usagers perplexes.
Samedi, 15 décembre 2018. Le chef de l’État, Alpha Condé, procédait, confiant et au coeur d’une ferveur populaire, au lancement des travaux de réaménagement du tronçon Kissidougou – PK 63 – Guéckédou, long de 18 kilomètres et ce, pour un délai d’exécution de 24 mois. Ce jour-là, les autorités ont vanté les retombées d’une telle initiative qui «vise à promouvoir l’intégration sous-régionale, à lutter contre la pauvreté et à faciliter la circulation des personnes et leurs biens». Mais près de deux mois après cette cérémonie, les travaux peinent à démarrer à la grande déception des usagers. « Lorsqu’on a appris la pose de la première pierre des travaux de construction des routes dans notre zone d’activités, ç’a suscité de l’enthousiasme au sein de la population. Surtout chez nous les chauffeurs parce que cela allait contribuer à réduire les difficultés qu’on rencontre avec le mauvais état des routes. Mais depuis après ce jour, on ne voit plus rien et l’on se demande si ce n’était pas de la mamaya aussi », indique Aboubacar Diaby, chauffeur Conakry – N’Zérékoré.
Pourtant, selon nos informations, si les travaux sur le tronçon Kissidougou – PK 63 – Gueckédou n’ont pas démarré jusqu’ici, c’est parce que depuis la pose de la première pierre par le Président de la République, le maître de l’ouvrage et la banque chargée du financement n’auraient pas encore constitué l’équipe de contrôle ayant pour mission de suivre et de superviser les travaux d’installation des entreprises qui, en outre, n’ont pas encore reçu les ordres de démarrage des travaux. À cette raison s’ajoute aussi le non paiement des avances nécessaires au démarrage des activités. Ce qui, du coup, complique l’intervention des sociétés contractantes qui ont besoin de fond pour engager les chantiers.
En attendant, les entreprises ETEP et GUICOPRES, chargées d’exécuter les travaux sur le tronçon Kissidougou – PK 63 – Guéckédou, semblent bien déterminées à jouer leur partition. Nos sources précisent que ces deux entités, sur fonds propres, ont déjà procédé à plusieurs opérations sur le terrain. Il s’agit notamment de la mobilisation d’une partie du matériel de terrassement, du démarrage des travaux de construction des bases-vies ; des études d’exécution des travaux qui sont terminées et qui attendent d’être approuvées. Elles ont également entrepris l’exécution des plateformes (aire de préfabrication) ainsi que la mise en place d’une centrale de concassage. Mais, de toute évidence, ces efforts ne suffisent pas à amorcer, dans le délai et dans des conditions requises, les travaux sur cette route stratégique mais qui constitue aujourd’hui un véritable calvaire pour les usagers ; des usagers qui souhaitent désormais que l’Etat et le partenaire financier accélèrent le processus en vue de les libérer rapidement de ce bourbier et de faciliter ainsi les échanges avec la capitale Conakry et d’autres pays frontaliers dont la Côte d’Ivoire et le Liberia.
Gassime Fofana