Si la prise du pouvoir par le CNRD a suscité un engouement à ses débuts, beaucoup de citoyens, d’acteurs sociopolitiques commencent à se montrer « hostiles ». Pour eux, au regard de l’évolution de la situation, la transition serait entrain de passer à côté des engagements pris dans la foulée du renversement de l’ancien Président, Alpha Condé. Des observations qui poussent certains notamment le FNDC à durcir le ton contre les actions du CNRD.
Pour d’autres, par contre, la Guinée a besoin plus que jamais d’une sérénité sociale et politique afin de touner la page des manifestations qui auront fait obstacle au processus de développement, entraînant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Pour eux , chaque acteur guinéen, où qu’il soit, doit, aujourd’hui, contribuer directement ou indirectement à préserver la paix afin que le pays puisse mettre un terme à son histoire de transition et amorcer le développement tant souhaité. « Ce ne sera dans l’intérêt de personne de provoquer de nouvelles crises en Guinée. Il est plutôt du devoir et de la responsabilité de chaque Guinéen et de chaque Guinéenne de prôner la paix, cela, par son comportement, par ses gestes et par ses déclarations », indique Kerfalla Touré, vice-président de l’ONG AJISDEC.
Évoquant une éventuelle reprise des manifestations, il affirme : » en régime démocratique, manifester est un droit. Mais attention, ce droit peut être concédé par le devoir s’il est question d’intérêt national et d’intégrité territoriale. Et aujourd’hui, c’est l’intérêt national qui est en jeu. C’est pourquoi, nous devrions pour l’instant, suspendre certains de nos droits afin d’éviter de nouvelles crises qui réduisent considérablement l’investissement, la production, dégradent davantage les conditions de vie et accentuent la pauvreté et le chômage dans le pays. Et par la même occasion travailler à des solutions pérennes pour sortir la Guinée de son état de sous-développement. »
Gassime Fofana