Tragiques éboulements en Basse-Côte : un drame et des questions

Un drame s’est abattu sur la Basse-Côte. Dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 août 2025, de violents éboulements de terrain ont frappé plusieurs localités du Grand Conakry, causant d’importantes pertes humaines et matérielles. A Manéah, un lourd bilan provisoire Selon l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH), la commune de Manéah, près de Coyah, a été particulièrement touchée. Plusieurs habitations se sont retrouvées englouties sous les décombres. Dans les heures qui ont suivi le drame, les équipes de secours, aidées par des volontaires, ont réussi à extraire six corps sans vie, dont ceux de plusieurs enfants. Les recherches se poursuivent encore dans l’espoir de retrouver des survivants piégés sous les amas de terre et de gravats.

A Dubréka, un glissement meurtrier à Simbaya

 La veille déjà, mardi 19 août, de fortes pluies s’étaient abattues sur la région, provoquant un autre glissement de terrain dans le quartier Simbaya, à Dubréka. Selon les informations, le drame a coûté la vie à deux personnes et fait trois blessés, parmi lesquels une femme enceinte grièvement atteinte.

Des secours freinés par le manque de moyens

Sur les deux sites, la Protection civile, appuyée par des volontaires, reste mobilisée. Mais les opérations de sauvetage se font avec des moyens limités, rendant la progression difficile.

 Une question de responsabilité et de prévention

 Ces tragédies viennent s’ajouter à une série d’inondations et autres phénomènes qui, depuis le début de la saison des pluies, ont déjà fait plusieurs dizaines de morts et de nombreux sinistrés à travers le pays. Elles ravivent le débat sur la vulnérabilité des zones habitées en Guinée face aux risques climatiques et aux constructions anarchiques sur des sites instables. Face à cette répétition de catastrophes, une série de questions s’impose : – quelles mesures structurelles l’État entend-il prendre pour prévenir de nouveaux drames liés aux fortes pluies et aux éboulements de terrain ? – Le pays dispose-t-il d’un plan national de gestion et de prévention des risques climatiques réellement opérationnel ? – Comment faire pour contrôler et encadrer les constructions anarchiques sur des zones reconnues comme dangereuses ? -Quels moyens seront mis à disposition de la Protection civile et des services de secours afin d’intervenir plus efficacement en cas d’urgence ? -Quelle politique durable le gouvernement compte-t-il mettre en œuvre pour protéger les populations vulnérables, souvent contraintes d’habiter dans des zones à haut risque ?

Au-delà de la compassion et de l’urgence humanitaire, ces drames imposent une réflexion nationale. Ils appellent à une véritable politique de prévention, de planification urbaine et de protection des citoyens face aux aléas climatiques, de plus en plus meurtriers en Guinée.

 

Gassime Fofana

 

 

 

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