Tourisme : les sites de Boffa risquent de disparaître

Murs fissurés , traces des esclaves presque disparues et les tôles en lambeaux . C’est l’état dans lequel se présentent actuellement les sites touristiques de Farenghia, Kossinssin et Domingna. C’est à ces endroits que se trouvent les signes du départ sans retour des esclaves après avoir été échangés contre des objets.

 Les sites touristiques de Boffa ne semblent pas être vus comme un secteur levier de développement aux yeux des autorités locales et de l’Etat guinéen. L’abandon des lieux qui se trouvent dans plusieurs localités de Boffa à savoir Farenghia, Bakoro, Thia, Kossinssin, Sagna Paulia et Domingna .
Le port négrier et la maison négrière de Domingna sont aujourd’hui abandonnés à eux-mêmes et les bâtiments historiques se sont effondrés par manque d’aménagement et de valorisation. Ils servent maintenant de lieux de retrouvailles des animaux et l’abri pour les consommateurs du chanvre indien. A  Farenghia , se trouve la pierre magique à trois pieds. La localité est parmi les plus touristiques du pays. Cette pierre magique à trois pieds servait à faire traverser les esclaves récalcitrants à l’époque de la reine Niara Bely, Belba Camara de son vrai nom. «Farengna est situé à trente trois kilomètres de la ville de Boffa, c’est où se passait le marché des esclaves dans les années 1800. Ce port que vous voyez comme ça, c’ est là qu’on embarquait les esclaves pour l’Amérique précisément en Caroline du sud, un voyage sans retour. Dans ce port, il y a plusieurs choses qui ont besoin d’être découvertes comme la pierre à trois pieds. Mais c’est la mise en valeur qui fait défaut. Au temps de feu Général Lansana Conté, les Américains qui réclamaient Farenghia comme leur origine, étaient venus dans ce port, mais cela avait été un feu de paille. L’Etat n’a qu’à penser que ce que la mine peut faire, le tourisme peut le faire aussi», souligné le président du district de Farenghia. 
Selon le Président du district de Domingna, les sites touristiques de la localité sont abandonnés par l’État. « C’est vraiment regrettable de voir un site historique dans cet état d’abandon. Je dirai que c’est la négligence et l’abandon de ce patrimoine national par les autorités ,c’est pourquoi certains se servent de ces lieux pour s’enrichir au détriment du peuple. 
Si ces sites négriers sont aménagés, ils peuvent générer des devises, créer de l’emploi, …»

Aly Badara Yonssiny

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