Situé à 5 km de la commune rurale de Sinta, préfecture de Télimélé, le village Guémé Sangan regorge un site historique datant de cent ans et qui se trouve aujourd’hui dans un état d’abandon total par les autorités locales. Pourtant cette grotte, appelée Guémé sangan, constitue un grand patrimoine historique.
La grotte de Guémé Sangan, ancienne habitation du roi Koly Tenguela, constitue un patrimoine historique qui semble aujourd’hui relégué aux oubliettes par les autorités locales et administratives. « En ce qui concerne l’histoire de Guémé sangan, nous y avions la résidence de Koly Tenguela. Après son passage, le Blanc Oliver Sandarval est venu habiter ici. Dans la grotte nous avons le lit de madame, la tabala, la salle de jeux et l’arbre « sobané » (en Pular) qui date de trois cents ans. Ensuite un médicament datant de trois cent ans également que les gens viennent chercher et se souvenir du passé », rappelle Oury Bailo Bah, habitante.
Ce grand patrimoine de la localité, qui comprend trois appartements, mérite, aux yeux des citoyens, d’être revalorisé à travers la construction des infrastructures hôtelières. « Notre village, vieux de plus de cent ans, regorge une grande potentialité économique. La grotte de Guémé Sangan reçoit des visiteurs chaque fois. Mais il n’y a pas d’abri ; ce site est en voie de disparition par suite d’une négligence des autorités et les lieux sont inaccessibles par manque d’entretien », explique Mohamed Aliou Bah, citoyen de cette localité.
Les citoyens de Sinta demandent donc à l’Etat de tourner un regard bienfaiteur vers cette grotte qui fait leur fierté et qui pourrait contribuer à améliorer leurs conditions de vie.
Une localité qui manque presque de tout
L’entretien de ce site ne constitue pas la seule préoccupation des populations du village Guémé sangan. Beaucoup d’autres difficultés entravent encore le plein épanouissement de la localité. « Nous n’avons pas de route. Le pont qui relie notre village au chef-lieu de la sous-préfecture construit en bois n’est pas opérationnel pendant la saison des pluies. Il n’y a pas d’école ni d’eau potable ni de poste de santé. Il n’y a pas de forage chez nous. Le seul marigot qui nous sert de l’eau est envahi par les abeilles et les autres animaux sauvages pendant la saison sèche ».
Chérif Kéita, Correspondant dans la région