La route qui mène vers l’université de Sonfonia dans la commune de Ratoma pourrait bientôt être coupée. Après trois jours de forte pluie, un grand trou ronge la chaussée en face du lac. Les citoyens de la localité qui craignent l’enclavement interpellent l’Etat.
Des conduites d’eaux de la SEG, des câbles de la fibre optique exposés, un gouffre dans la seconde moitié de la route. C’est la conséquence des trois journées de pluie sur le trajet Foulamadina-Université de Sonfonia. Céssé Gbanamou, un citoyen rencontré sur les lieux craint le pire. « C’est très effrayant, ce que nous sommes entrain de voir au niveau de cette route. Nous avions vu ce qui s’est passé en Sierra Léone, avec des milliers de morts. Ici, chaque année nous constatons à ce niveau, l’érosion qui risque d’affecter la chaussée. Ce trou se présente pendant toutes les saisons pluvieuses et cela depuis plusieurs années. Les colmatages opérés par le gouvernement n’ont jamais été une solution définitive au problème. Il faut que l’Etat prenne une précaution fiable et durable pour en finir définitivement », s’indigne notre interlocuteur.
Saa Balla Iffono, un des riverains a eu son atelier de lavage englouti dans le trou. « J’ai trouvé un petit trou ici quand je m’y installais. J’ai même tenté de faire le remblayage, parce ce que c’est la place de mon lavage. Ce sont les débris de mon installation que vous voyez dans le trou. C’est l’effet de l’eau qui l’a cassé, alors que j’avais mis beaucoup d’argent pour sa construction. Pour la route, je jure que si une telle pluie s’abat sur Conakry, la route là sera coupée. »
Poursuivant son allocution, Saa Balla Iffono demande à l’Etat d’agir pour éviter la coupure totale de la route. « Les conduites de la SEG qui sont exposées peuvent éclater et accélérer une forte inondation et la coupure totale de la route. Pour éviter toute ces pertes, le gouvernement doit dès maintenant agir. Si cette route se coupe, les habitants d’ici vont souffrir et les conséquences se répercuteront sur la circulation de la route Le prince » s’est-il lamenté.
Il faut rappeler que l’Etat guinéen est réputé intervenir après des drames. Généralement, les alertes face aux situations d’urgence passent inaperçues.
Aboubacar Camara