La situation sociopolitique dans la région ouest-africaine bat de l’aile dans de nombreux pays. C’est le cas de la Côte d’Ivoire et de la Guinée. Une réalité qui ne laisse pas indifférents plusieurs hommes politiques et/ou observateurs. « On avait salué effectivement le geste du Président Ouattara quand il avait dit qu’il ne pas briguer un troisième mandat. Même la communauté internationale notamment la France qui a un lien très particulier avec la Côte d’Ivoire. Par la suite, il y a eu des circonstances qui ont fait que Alassane Ouattara est revenu sur sa décision. Notamment le décès de la personne qui devait être son successeur. Et comme on dit souvent faute de leadership. C’est une grande déception quand même pour moi en tant que démocrate. Surtout qu’en Afrique on n’a pas cette capacité d’avoir la relève, ce sont des personnes qui ont plus de 85 ans qui dirigent les pays », explique Lansana Béa Diallo, maire à Bruxelles.
La situation politique qui prévaut actuellement en Afrique interpelle en outre cet ancien boxeur reconverti en politicien. « C’est effectivement la question de savoir : quelle place on donne à la jeunesse africaine? C’est ça le vrai problème. Quand tu regardes les potentiels candidats en Côte d’Ivoire, quel âge ils ont ? Ils ont entre 78 et 90 ans je crois bien », dixit Lansana Béa.
Sur le cas particulier de la Guinée, l’ancien champion de boxe n’a pas froid aux yeux. « C’est un peu la même chose quand on dit aujourd’hui qu’il n’y aucun autre candidat que Alpha Condé, qui peut poursuivre son oeuvre dans le pays. Et que Alpha lui-même explique ça par la reconnaissance, c’est quand même difficile à comprendre. Puisque la politique mise en place par sa législature a oublié totalement l’humain, a oublié totalement la jeunesse, la dimension constructive du pays. Et donc moi je dirai que tout cela est lié à la Côte d’Ivoire « , fait-il remarquer.
Notre interlocuteur ne désespère pas pour autant. Il compte sur le dialogue pour désamorcer d’éventuelles crises. « Moi ma seule crainte, c’est le refus du dialogue. Il faut une vrai médiation autour d’une table pour éviter le pire. C’est exactement la position que l’ambassadeur des États-Unis a partagée. La position de la plupart des pays, c’est ce qu’il faut se mettre autour de la table pour trouver une solution par rapport à la situation en Guinée. Un pays qui devient la plus riche et dont les fils ne sortent pas pour aller se faire tuer ailleurs »,conclut M. Lansana Béa Diallo.
Aliou Diallo