C’est une véritable cacophonie administrative que vient d’enregistrer le secteur éducatif guinéen. D’un coté, le ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation qui signe une note circulaire demandant aux DPE et autres responsables d’écoles publiques de mettre fin à la collaboration avec les enseignants vacataires et qui ont servi pendant la crise. De l’autre, le chef de l’Etat qui donne un autre ordre, celui d’examiner la situation de ces enseignants pour les engager ensuite. Une nouvelle qui réjouit ces vacataires dont beaucoup étaient il y a 24 heures sous le choc. Mais cette contre décision du Président constitue, selon certains analystes, une caractéristique fondamentale de la dissonance dans l’administration. «L’admministration d’un pays se fait par la complicité et la confiance surtout en termes de décision politique. Mais en Guinée, on y voit le contraire. Quand un ministre ou un responsable prend une décision, le président parfois dit aussi le contraire. Le cordon ombilical de la gestion est coupé et le courant de la gouvernance est rompu entre Alpha Condé et ses nommés. A quoi ça sert alors de confier la clé d’un département à quelqu’un s’il ne peut pas assumer ses responsabilités? se demande Ansoumane Condé, sociologue avant de répondre: à mon avis, ça ne sert à rien. Et c’est pas la première fois que le Président contredit publiquement ses ministres ou cadres alors que ceux-ci ont déjà pris une décision. Ce qui n’est pas un symbole de la bonne gouvernance dans un pays.»
Gassime Fofana