La Guinée muscle son dispositif sécuritaire face aux menaces croissantes qui pèsent sur ses frontières. La Compagnie d’Intervention de la Police aux Frontières (CIPAF), récemment mise en place par la Direction Générale de la Police Nationale, devient désormais le bouclier officiel contre les réseaux criminels, les trafics illicites et toute forme de criminalité frontalière. Une mission claire : couper les chaînes du crime organisé.
Créée dans le but de neutraliser le trafic de drogue, démanteler les réseaux mafieux et assurer la sécurité des citoyens guinéens aux points frontaliers stratégiques, la CIPAF s’inscrit comme une unité d’élite. Selon la Direction Générale de la Police Nationale, cette structure vise à instaurer un climat de sérénité et de contrôle strict sur les zones sensibles, en coordination avec les forces locales et internationales. Lors du lancement officiel cette semaine, le Directeur Général de la Police Nationale, le Général de Division Djénéba Sory Camara, a exhorté ses hommes à agir avec discipline, professionnalisme et respect de la hiérarchie, tout en maintenant une collaboration étroite avec les autres unités de sécurité. « La CIPAF doit être le fer de lance de la lutte contre les maux qui affectent la sécurité nationale. Agissez dans la rigueur et l’éthique policière », a-t-il déclaré avant de déployer les premiers effectifs sur le terrain.
Forécariah : première ligne de front
La première mission de la CIPAF a été conduite dans la préfecture stratégique de Forécariah, porte d’entrée entre la Guinée et la Sierra Leone. Le Préfet, Colonel Mohamed V. Camara, a salué cette initiative et encouragé l’unité à réussir sa mission dans un contexte sécuritaire exigeant. Les opérations ont débuté dans la sous-préfecture de Maferinyah, plus précisément à Sénguélen, où plusieurs interpellations ont eu lieu. Des plants de cannabis ont été détruits, des motos volées récupérées, et des quantités importantes de drogue saisies.
Opération coup de poing à Farmoréah
Le 14 août, la CIPAF a frappé fort avec l’Opération coup de poing à Farmoreah, dans la même préfecture. Au niveau des débarcadères reliant la Guinée à la Sierra Leone, notamment au village de Kèkoutayah, les forces ont démantelé un réseau actif dans le trafic de produits prohibés. Résultat : 89 cartons de médicaments de contrebande et de boissons excitantes – connues sous le nom de « Coco Samba » – ont été saisis.
Un signal fort pour la sécurité nationale
Malgré sa récente création, la CIPAF affiche déjà une efficacité redoutable. Ses premières opérations envoient un message clair : les zones frontalières ne seront plus des refuges pour la criminalité organisée. De l’avis de plusieurs observateurs sécuritaires, cette unité spéciale pourrait devenir l’un des piliers majeurs de la stabilité nationale, voire une véritable arme de sécurité stratégique pour la Guinée. Par ailleurs, avec la CIPAF, la Guinée renforce son arsenal dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, prouvant que la sécurité aux frontières est désormais une priorité nationale.
Gassime Fofana