Le climat socio-politique est délétère ces derniers temps en Guinée. Pour garantir la quiétude et la sécurité des citoyens de la capitale en particulier, le gouvernement guinéen vient d’annoncer la mise en place d’une patrouille mixte. Une décision diversement appréciée par les citoyens de Conakry.
La Police, la gendarmerie et l’armée. C’est désormais ce trio qui devra assurer la sécurité de la capitale guinéenne et ses habitants. Une décision qui fait suite aux différentes crises sociopolitiques que traverse le pays depuis des mois. Selon certains citoyens, cette stratégie du pouvoir politique est salutaire et pourrait contribuer à la réduction des actes de violences dans la ville. Alseny Bah, Professeur est l’un d’eux. «La sécurité est un vecteur du développement. Mais aujourd’hui, elle est menacée dans notre pays. Étrangers ou Guinéens, personne ne se sent en sécurité ces derniers temps, car les violences sont toujours suivies de crimes et de pillages. Donc, poursuit-il, si les autorités compétentes initient une telle mesure pour veiller à la sécurité des citoyens de la capitale, c’est une bonne chose. Parce que cela permettra aux gens de vaquer à leurs activités quotidiennes et de se reposer librement la nuit sans problème», explique ce professeur.
Par contre, d’autres citoyens sont dubitatifs surtout par rapport à la présence de l’armée dans cette patrouille. Pour eux, l’armée n’a pas sa place dans le contexte actuel de la sécurité intérieure. C’est l’avis par exemple de Kerfalla Diakité. «Nous ne sommes pas contre la mise en place ou la redynamisation d’un dispositif de sécurité, car cela concourt à l’évolution sociale et économique du pays. Mais, regrette le plombier, la composition de cette patrouille mixte nous laisse dans le doute. Si on introduit l’armée dans l’équipe alors que nous ne sommes pas dans une situation aussi compliquée qu’on le pense, cela pourrait être un facteur grave pour les citoyens. Il faut craindre des actes de représailles, de brutalité. Parce que nous savons tous que l’armée est fabriquée pour la guerre et non pour ces genres de missions. Le mieux serait d’équiper, de doter les forces de l’ordre des moyens nécessaires pour contenir les violences et crimes à Conakry, mais aussi augmenter l’effectif des agents à travers un recrutement conséquent», propose-t-il.
Gassime Fofana