Salubrité : que faut-il réellement pour rendre les villes guinéennes propres ?

Ils sont nombreux ces  pays d’Afrique qui souffrent toujours de problèmes d’assainissement de leurs villes.  En Guinée, de jour en jour, l’insalubrité prend des proportions inquiétantes. Pour débarrasser la ville de Conakry ainsi que celles de l’intérieur du pays des montagnes d’ordures qui augmentent le risque de maladies et impactent l’environnement, le gouvernement de transition fait le rappel des troupes. Des campagnes de nettoyage sont initiées à l’occasion d’une journée d’assainissement qui se tient désormais le premier samedi de chaque mois. Le Président de la transition a instruit les membres de son gouvernement de se mobiliser aux côtés des citoyens pour conférer à l’opération toute la réussite souhaitée. 

Un geste que beaucoup apprécient même si d’autres estiment, par contre, que ce n’est pas une solution sur la durée. En attendant de voir les conséquences de cette mobilisation générale, le géographe,  Mamadouba Camara, propose quelques pistes de solutions. « Le problème de l’assainissement de Conakry est exacerbé par la mauvaise urbanisation, le manque de civisme et l’absence d’un mécanisme de gestion  des déchets mais également la mauvaise politique utilisée par les autorités pour y faire face. Et depuis plusieurs années, on engage beaucoup  de nos francs et des efforts, mais en vain. Preuve, on est toujours asphyxié s’il faut dire ainsi par les tas d’ordures qui inondent notre capitale », rappelle-t-il. 

Pour lui, il faut donc revoir le plan de gestion de ces ordures.  «L’État doit fonctionnaliser l’assainissement de la ville de Conakry et les localités de l’intérieur. C’est-à-dire embaucher au compte de la Fonction publique des agents de trois  groupes : le premier groupe de service doit avoir pour fonction de propreté urbaine avec pour tâche principale le nettoyage des rues des quartiers de Conakry. Le deuxième groupe doit assurer le regroupement journalier et semestriel des ordures nettoyées et déposées dans des poubelles publiques par le premier groupe.  Enfin, le troisième groupe, qui doit être nombreux pour travailler nuit et jour,  doit avoir pour fonction unique le contrôle des lieux publics, qui doit se matérialiser par l’interpellation de toute personne qui jette les ordures sur ces lieux et la mettre à la disposition des services fiscaux pour le paiement d’une caution, qui sera déterminée au terme d’une campagne de sensibilisation. Il faut aussi installer des corbeilles dans toute la ville et dans les quartiers pour ne pas que les citoyens jettent leurs déchets  et ordures au sol », propose-t-il.

 Et pour y arriver, Mamadouba Camara insiste sur la sensibilisation des citoyens. « Bien que le taux d’analphabétisme pèse lourd sur certains aspects de développement de la Guinée, on peut bien adopter une autre forme pour montrer l’importance de l’hygiène.  Là,  il faut  vulgariser les campagnes de sensibilisation accessibles dans toutes les langues et user de toutes les autres formes de communication pour vulgariser l’importance de l’assainissement. Ces campagnes doivent toucher toutes les couches, quel que soit leur niveau. L’État doit, par ailleurs médiatiser l’amende à payer pour le non respect des mesures de propreté et bitumer les quartiers pour faciliter les travaux aux services de ramassage d’ordures», conclut le géographe.

Gassime Fofana

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