L’année 2018 qui s’en va à été marquée en Guinée par des remous politiques. Tout a commencé par les préparatifs des élections communales du 4 février. A ce niveau, un pingpong politique s’installe entre la mouvance présidentielle et l’opposition Républicaine. Chaque camp crie au désordre, à la trahison à travers des arguments distillés par médias interposés. La crédibilité de la CENI est même – fait pas nouveau – remise en cause.
Un imbroglio s’invite alors dans cette affaire. Malgré ces désaccords, les deux parties acceptent d’aller aux élections. Le 4 février 2018, les citoyens sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants communaux. Après cette étape, les voix s’élèvent de tous les cotés. Les allégations de fraude grippent la marche électorale. Chaque camp se victimise.
L’annulation des PV de vote, bourrage d’urnes, expulsion des superviseurs de vote ont été les griefs portés par l’opposition et la mouvance auprès des tribunaux de première instance. Chose qui va retarder la validation des résultats de certaines circonscriptions électorales. Un contentieux électoral qui engendre une désapprobation des opposants au régime d’Alpha Condé.
C’est ainsi que les manifestations commencent. Pour les leaders de l’opposition, la machine de fraude mise en place par le pouvoir est inacceptable. Cellou Dalein Diallo et ses pairs ont aussitôt préféré la rue pour se faire entendre. Quelques temps après, les deux parties signent un accord, notamment celui du 8 Août. Un accord qui bute malheureusement contre plusieurs désaccords dans son application. Tout de même l’’opposition accepte de céder certaines communes au profit de la mouvance et vice versa. Mais six mois après la tenue de ces élections, l’installation des exécutifs communaux tousse sur fond d’escalades verbales, de radicalisation de positions et de suspicions tous azimuts.
Les opposants menacent, haussent le ton. Ce qui a conduit le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation à s’impliquer et à appeler à l’élection des maires dans les différentes communes. Mais ce processus entraîne de nouvelles violences un peu partout dans le pays, voire dans les fiefs du parti au pouvoir. A Kindia, une scène inattendue, le candidat de l’UFDG s’est vu expulsé de la course à la mairie. Les juristes s’invitent dans la danse, les uns dénonçant les vices de procédures en la matière, les autres soutenant le contraire. Ces violences ont conduit à l’arrêt momentané de l’installation des maires.
Quant à l’opposition, elle continue les manifestations pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’achat de conscience des conseillers élus. Les mouvements de contestation culminant. La barre des cent morts depuis huit ans est atteinte, puis dépassée. Des arrestations sont enregistrées.
C’est dans ce tohu-bohu politique que l’attaque contre le véhicule du chef de file de l’opposition vient envenimer la situation déjà pourrie. Les enquêtes ont été engagées au moment où certains parlent d’attaque à balle réelle alors que d’autres allèguent un fragment de gaz lacrymogène.
A Matoto, c’est un autre scénario. Le RPG et UFDG sont à nouveau à couteaux tirés, suite au cafouillage survenu lors de l’installation du maire et ses adjoints. Chaque camp réclame sa victoire et tire le drap de son côté.
La question reste posée autour de l’invalidation par la suite de ce vote par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation qui annonce une reprise les prochains jours. L’autre question que l’on se pose est de savoir comment les Guinéens vont passer la nouvelle année qui, dans son calendrier, prévoit l’installation des chefs de quartiers au prorata des résultats des communaux mais aussi la tenue des prochaines législatives.
Une synthèse d’Aliou Diallo