A chaque ministre, sa réforme. C’est en tout cas ce que les candidats et leurs parents ainsi que le pays en général sont en train de vivre avec l’actuel ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Jean Paul Cedy. Une réforme qui consiste à proclamer les résultats partiels et qui donne – dans un premier temps – satisfaction à certains candidats du CEE et BEPC de certaines communes et préfectures, tout en créant parallèlement des vagues de psychose et d’inquiétude chez d’autres candidats d’autres communes et préfectures du pays.
Analysant les raisons de cette décision, l’acteur du bloc régional CEDEAO, Saibou Fofana en explique les conséquences . « Il faut reconnaître que nous avons assisté à une publication partielle. Cette publication partielle est liée au prime abord à des fraudes qui ont été enregistrées pendant le processus des examens et cela a amené le département à faire les décomptes. Parce que moi-même, personnellement, j’ai cherché à savoir pourquoi certains résultats ont été donnés et d’autres ont fait l’objet d’attente ? Et après toutes enquêtes, cela a révélé qu’il y a eu des cas de fraude dans ces communes … Aujourd’hui les résultats sont publiés, les candidats admis sont heureux mais beaucoup de personnes restent pessimistes par rapport aux résultats et cela ne peut pas donner une bonne notation au département », soutient-il.
Quels effets d’une telle réforme ?
« Les conséquences c’est quoi? C’est la non crédibilité au regard des populations mais aussi la non participation effective de tous les acteurs à la base concernant le processus de correction et de publication par ce que je me suis dit qu’il y a eu beaucoup de dérapage à ce niveau. Donc le ministère devrait vraiment prendre, à mon avis, tout le temps de faire les corrections globales et puis présenter les résultats globaux. Mais aujourd’hui, le travail du ministère est remis en cause et il y a des doutes qui planent autour des résultats. Les résultats partiels n’ont pas donné une crédibilité au regard de l’opinion nationale et si le système doit continuer comme ça, le ministère ne sera pas crédible », affirme l’acteur régional sur la paix qui ajoute : « j’aurais souhaité que le ministère prenne tout son temps par rapport à ces examens, non seulement pendant le déroulement des examens, la correction des copies, le comptage des résultats mais aussi la publication des résultats et que tout soit donné globalement à un moment pour qu’il y ait une question de stabilité par rapport aux opinions nationales, par rapport aux parents d’élèves et par rapport aux acteurs impliqués dans le processus. Le système doit se perfectionner par rapport à la formation des formateurs. Par ce que la formation académique ne suffit pas. Il faut aussi une sensibilisation de conscientisation pour que cela soit une attitude, un comportement au niveau des administrateurs, des enseignants, au niveau des acteurs de l’éducation en un mot, que tous les acteurs à tous les niveaux soient associés pour que les résultats soient crédibles et transparents au regard des populations et que le département adopte une rigueur pour sanctionner tous les fraudeurs sans exception afin que le système éducatif soit crédible. »
Mamadou Chérif Barry