Régulation des prix sur les marchés : la loi en dernier ressort !

Depuis 1990, l’économie guinéenne baigne dans le principe de libre jeu du marché et de la propriété privée. Un changement de système qui pousse une grande partie de l’économie dans les mains des entrepreneurs. Conséquence, les marchés guinéens des biens et services souffrent toujours de la fixation des prix de manière « fantaisiste et spéculative ». Une donne que veut changer le Président Alpha Condé durant les six prochaines années de son mandat. « Des missions d’inspection et de contrôle des prix seront régulièrement menées afin d’identifier les spéculateurs et leur infliger des sanctions exemplaires. Le gouvernement a la responsabilité de protéger les consommateurs guinéens de la cherté de la vie suscitée et entretenue par des opérateurs véreux », affirme le président de la République.
La sortie du Professeur Alpha Condé suscite des réactions d’optimisme et d’impatience chez certains de ses concitoyens. D’autres estiment, par contre, qu’il faut s’attaquer au mal par la racine. « On a opté pour un système qu’on avait et jusqu’à présent pas compris. Cela fait que depuis l’avènement du capitalisme en Guinée, plusieurs consommateurs souffrent, parce que la majeure partie des vendeurs guinéens ne tiennent compte d’aucun principe de la libre concurrence pour fixer les prix de leurs marchandises. Et l’Etat aussi avait pensé que, dans une économie de marché, les prix ne peuvent pas être encadrés par une loi. Alors que dans les pays qui nous ont inspirés, les prix de plusieurs biens de consommation sont réglementés par l’Etat. En un mot, il y a pas de législation sur les prix en Guinée », regrette Mamadou Mouctar Diallo, professeur d’Economie politique. Il estime par ailleurs que pour réguler le marché guinéen en termes de prix, il faut l’intervention des autorités comme l’annonce théoriquement le Président de la République. « Même dans une économie de marché, on peut encadrer le prix de vente par une ou des lois. Pour cela, il faut que le ministre du commerce soit autorisé par une législation nationale à intervenir dans la fixation des prix par les entreprises. Et par la même législation, obliger les sociétés commerciales à déclarer les hausses de prix au ministre du commerce un ou deux mois avant leur application. Cela permettra au ministère d’examiner les raisons de cette augmentation et de décider dans l’intérêt des citoyens », propose l’économiste.

Gassime Fofana

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