C’est suite à un appel de recrutement lancé par le ministère de la Défense nationale que plusieurs citoyens guinéens se sont mobilisés pour constituer les documents. Le génie militaire, les secteurs agricole et industriel sont notamment concernés par cette opération. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
De la capitale à l’intérieur du pays, jeunes diplômés sans emploi, ouvriers ou simples citoyens, ils sont nombreux à répondre à cet appel pour arracher un poste au sein des forces armées guinéennes. Déjà, plusieurs ont fait leur dépôt, selon les informations. Mais pour la commune de Matoto, le service de réception n’est toujours pas actif. La situation inquiète les candidats qui craignent que cela n’affecte leur chance de recrutement. « Il y a un nombre limité, selon les autorités. Donc si nos dossiers ne sont pas reçus à temps, on a peur qu’on ne nous recrute pas. Parce que quand il y a des offres en Guinée, ce sont ceux qui ont parfois les bras longs même sans niveau qui sont toujours privilégiés. Alors si notre commune n’est pas encore prête à recevoir nos dossiers, cela pourrait réduire nos chances», regrette Mohamed Oularé, que nous avons rencontré dans la cour de la commune de Matoto.
Y a-t-il anguilles sous roches ?
Pour un autre candidat, l’inquiétude se mêle à la suspicion. « Cela fait presqu’un mois que l’Etat a annoncé ce recrutement et nous sommes avec nos dossiers. Chaque jour, nous sommes dans notre commune, mais ils disent que les dépôts n’ont pas commencé. Et pourtant, on entend des rumeurs que certains ont reçu leur numéro de dépôt. Cela nous laisse vraiment dans le doute et nous pousse à dire que l’Etat a fait un communiqué pour tromper les gens et après procéder au recrutement en coulisses. Parce qu’on a pensé que c’est Matoto qui retarde suite à la crise pour l’élection du maire. Mais partout dans les autres communes c’est ainsi», explique Moustapha Soumah, candidat.
Certains responsables de la commune de Matoto expliquent qu’ils n’ont pas toujours reçu la commission chargée de réceptionner des dossiers de ce genre. Et chaque jour, les candidats munis de leurs dossiers envahissent la cour de la mairie pour voir si l’opération a commencé.
Selon un autre responsable, ce retard serait dû à la crise qui secouait la mairie. Pour lui, «comme le maire est maintenant élu, les dépôts pourraient commencer le plus rapidement possible. »
Gassime Fofana