RÉCOMPENSE- Nobel de la paix : le gynécologue Mukwege et la Yazidie Murad primés

Le Nobel de la paix a été attribué ce vendredi au médecin congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, capturée et réduite en esclavage par Daech pendant des mois. Ils sont récompensés «pour leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre», a souligné le comité Nobel.
L’un gynécologue, l’autre victime, Denis Mukwege et Nadia Murad incarnent une cause planétaire qui dépasse le cadre des seuls conflits, comme en témoigne le raz-de-marée planétaire #MeToo déclenché il y a un an par des révélations de la presse.

Mukwege, porte-parole des femmes et des civils du Kivu
Travailler sans relâche et ne jamais se résigner à l’horreur. Le Dr Denis Mukwege «répare» depuis des années les femmes violées victimes des guerres oubliées dans l’est de la République démocratique du Congo.
A deux mois et demi d’élections cruciales en RDC, les jurés du prix Nobel ont aussi récompensé une voix parmi les plus sévères envers le régime du président Joseph Kabila, davantage entendue à l’étranger qu’au pays.
Âgé de 63 ans, marié et père de cinq enfants, le Dr Mukwege aurait pu rester en France après ses études à Angers. Il a fait le choix de retourner dans son pays, et d’y rester aux heures les plus sombres. Par son combat pour la dignité des femmes du Kivu, il est aussi de fait le porte-parole des millions de civils menacés par les exactions des groupes armés ou des grands délinquants du Kivu, région riche en coltan.

Nadia Murad a vécu l’enfer de Daech
A 25 ans, Nadia Murad a survécu aux pires heures traversées par son peuple, les Yazidis d’Irak, jusqu’à en devenir une porte-parole respectée et à décrocher le Nobel de la paix.
Cette jeune fille au visage fin et pâle encadré par de longs cheveux bruns aurait pu couler des jours tranquilles dans son village de Kosho, près du bastion yazidi de Sinjar, une zone montagneuse coincée aux confins de l’Irak et de la Syrie.

Mais la percée fulgurante des djihadistes du groupe Daech en 2014 en a décidé autrement. Un jour d’août, sur des pick-up surmontés de leur drapeau noir, ils ont fait irruption, tué des hommes, transformé en enfants-soldats les plus jeunes et condamné des milliers de femmes aux travaux forcés et à l’esclavagisme sexuel.

Le Progrès 

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