Enfin, c’est le 31 juillet 2024, la date retenue par le tribunal criminel de Dixinn pour indiquer le verdict du procès relatif au massacre du 28 septembre 2009. Les accusés dont Moussa Dadis Camara, Aboubacar Toumba Diakité, Marcel Guilavogui, Moussa Thiégboro Camara et autres seront situés sur leur sort ce jour après plusieurs mois de procès.
D’ici là, ce 26 juin, qui marque la fin de la phase des plaidoiries et réquisitions, plusieurs de ces présumés se sont exprimés pour leur défense. Moussa Dadis Camara affirme : « Je suis un homme qui écoute. Il était question que je vienne en quelque peu de mots pour faire ma déclaration, mais je suis choqué par un des éminents avocats de la partie civile en l’occurrence maître Gilbert lorsqu’il a tenté d’entacher après toutes les plaidoiries de ma défense, en disant des propos infondés pour troubler l’esprit de votre Tribunal. Lorsqu’il dit que c’est moi qui ai envoyé Toumba au stade, alors que ce dernier et son avocat ont été clairs. Ce sont des faits. Je tombe du ciel », avant d’ajouter : « j’ai été Président, pas par ma force, ni par mon intelligence, mais par le fait du destin. J’ai toujours imploré Dieu en disant, si j’ai frôlé la mort d’un micron près, de me donner vie jusqu’à ce procès (…). Je suis bouleversé, estomaqué par les propos détournés de maître Gilbert. On est dans un procès pénal. On ne doit pas déformer les propos des accusés. C’est une infraction notoire. On parle de responsabilité de commandement. Vous voulez créer un précédent en Guinée. Autrement dit, tous les anciens présidents passeront un jour (devant le tribunal) parce qu’il n’y a pas un seul dont le régime n’a pas enregistré de morts », se défend l’ancien Président de la Transition.
Message de Toumba Diakité
Très moralisateur, l’ancien aide de camp de Dadis invite l’armée à faire de ce procès un moyen de tirer des leçons pour « éviter les erreurs du passé. » « Je voudrais que ce procès puisse servir à l’armée parce que la plupart des évènements que notre pays a connus sont dus à l’incompréhension entre l’armée (forces de défense et de sécurité) et le peuple qu’elle est censée protéger. Il faut que ceux qui nous écoutent, puissent tirer l’expérience à travers ce jugement. La population civile ne mérite pas ce qu’elle est en train de connaître. Même le pouvoir en place doit en tirer les leçons puisque tout pouvoir est éphémère. On doit respecter le peuple », soutient Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba avant d’ajouter : « On a beaucoup appris de ce procès. Je prie que notre pays ne connaisse plus un tel évènement et que Dieu protège notre pays, qu’il fasse que les Guinéens marchent ensemble main dans la main, dans la paix et la réconciliation. »
Gassime Fofana