Dans presque tout le pays, les crédits immobiliers sont suffisamment absents dans la vie socioéconomique des citoyens guinéens. Et pourtant, selon plusieurs économistes, la promotion des crédits immobiliers constitue un moyen pour lutter contre la pauvreté, mais aussi réduire la précarité et des logements chers en Guinée.
Déjà, plusieurs mouvements et citoyens commencent à manifester leur ras-le-bol contre la cherté des logements en Guinée et l’Etat est dans l’incapacité d’assurer le logement pour tout le monde. Et pourtant, selon plusieurs économites, les crédits immobiliers constitutent un moyen pour lutter contre ce facteur mais aussi pour promouvoir le bien-être des citoyens. C’est le cas de Dr Alhassane Kaké, économiste. «Le droit au logement ne peut pas être assuré uniquement par l’État. L’État est dans l’incapacité de pouvoir loger tout le monde», commence Dr Alhassane Kaké mais dit-il, l’État peut faciliter l’accès aux crédits immobiliers pour ses populations.
Pour assurer, explique l’économiste, la promotion immobilière, il est nécessaire de mettre en place des institutions, des crédits immobiliers ou des fonds. Selon Dr Kaké, le développement des crédits immobiliers permet à ceux qui n’ont pas de revenus très élevés, de pouvoir se loger. «Pour y arriver, l’Etat peut mettre en oeuvre des institutions, des mécanismes ou des fonds dans le cadre de la promotion immobilière. Ainsi il y aura beaucoup de propriétaires ou copriopriétaires. Ce qui est déjà une bonne chose au lieu que le pays ne s’étende sur des distances comme ça se fait à Conakry », ajoute-t-il.
Importance des crédits immobiliers, facteur de lutte contre les loyers chers
Malgré son absence dans la vie des citoyens guinéens, les crédits immobiliers sont d’une importance capitale pour le progrès surtout en terme de logement. «Les crédits immobiliers permettent de lutter contre la pauvreté. Si nous prenons l’exemple sur le Maroc, l’État est passé par des étapes simples en créant des crédits immobiliers et hôteliers qui constituent un établissement public accordant des prêts à long terme et à des taux concessionnels alors qu’en Guinée, nous n’avons que des banques commerciales», explique l’économiste avant d’ajouter : «il n ‘y a pas beaucoup de banques d’investissements et d’affaires. Tout est commercial. Il est très dangereux lors qu’on a recours à un crédit à court terme dans les banques commerciales pour financer l’immobilier. Vous finirez par revendre votre maison pour rembourser la dette et resterez encore endetté. Donc ça contribue davantage à appauvrir les citoyens. Parce que si vous regardez bien, certains fonctionnaires mettent plus de 30 ou 40% de leurs revenus et d’autres entre 60 et 70% de revenus dans le loyer. »
Quelle est la meilleure façon d’aider les citoyens ?
Pour Dr Kaké, la meilleure manière d’aider les citoyens surtout les fonctionnaires, c’est de leur permettre d’accéder à ces crédits et accès à la propriété foncière. « Cela est mieux que d’augmenter tout le temps les salaires. Cela même va permettre d’éviter une augmentation de salaires qu’on maitrise pas alors qu’il y a des solutions d’à côté beaucoup plus efficaces. Et pour réaliser cela, vous avez les investissements privés internationaux. Il suffit qu’on donne l’idée. Car en Guinée, il y a suffisamment de terre où il faut construire », conclut-il.
Gassime Fofana