En marche vers sa vision de « Gouverner autrement », le Chef de l’Etat, Alpha Condé, poursuit ses visites inopinées dans les départements ministériels. Il veut s’assurer que les fonctionnaires sont présents et arrivent à l’heure. Des sanctions allant des avertissements à la radiation de l’effectif de la fonction publique sont brandies. De leur côté, plusieurs ministères et structures étatiques annoncent la couleur. Pour contraindre les travailleurs à respecter les horaires, certains ont mis en place des contrôles quotidiens alors que d’autres n’hésitent plus à fermer les portails dès 08 heures. Conséquence : les embouteillages monstres sont enregistrés sur les principales artères de Conakry dès 05 heures du matin et malgré ces efforts beaucoup n’arrivent pas au travail à l’heure indiquée.
Ainsi pour le vice-président de l’Association des jeunes intellectuels et sportifs pour le développement de l’éducation et la culture, l’AJISDEC, ce sont des mesures prises à la hâte et qui ne pourraient pas faire d’effets sur le long terme compte tenu des difficultés de circulation dans la capitale. « Pour déclencher une réforme dans un secteur de l’Etat, il faut impérativement créer d’abord des conditions qui permettent d’atteindre l’objectif visé, rappelle Kerfalla Touré. Mais si par ambition, ajoute-t-il, de convaincre peut-être le Chef de l’Etat, on invite les travailleurs à être aux postes dès 08 heures, sachant que le système routier ne favorise pas cela, ce sera compliqué. Pour que cette réforme puisse aboutir, il faut nécessairement réorganiser le trafic dans la capitale ainsi qu’à l’ intérieur du pays, en développant parallèlement les infrastructures de transport primaire et secondaire et créer des échangeurs modernes. Le tout couronné par une sécurité routière qui permet à chacun de sortir de chez soi très tôt le matin sans crainte. Avec ça, même le fonctionnaire qui est à des kilomètres de la capitale par exemple, pourrait sortir de chez lui à 06 heures et être à temps à son travail. »
Gassime Fofana