Pollution des océans : redoubler d’efforts pour reduire l’impact de l’Homme

En général, les océans sont aujourd’hui confrontés à  une série de menaces,  qui entravent la performance de ces ressources et affectent leur santé; cela, à cause de plusieurs pratiques de l’Homme comme l’émission des gaz à effet de serre, le réchauffement climatique,  la pollution et la présence massive des sachets plastiques.

Pourtant, ces océans regorgent d’énormes ressources et d’espèces vivantes, dont malheureusement, beaucoup sont appelées ou risquent d’être appelées à disparaître à cause des substances toxiques qui assaillent les océans et les mers.

 Dans sa réaction,  Pr Kandet Bangoura, Directeur  de Recherche et chercheur océanographe depuis 1977 explique un peu l’historique du plateau continental de Guinée : « Vous savez notre pays, la Guinée, à juger par son plateau continental, qui est le plus vaste de l’Afrique de l’Ouest, de par le passé,  on estimait à 54 mille kilomètres,  et actuellement, s’est agrandi avec l’extension du plateau continental, ensuite à la demande des Nations unies. Cette superficie avoisine les 300 mille kilomètres carrés, rien que la superficie terrestre. Notre partie guinéenne océanique relève de l’atlantique Nord. Vous savez, l’océan Atlantique est l’un des cinq Océans connus par le monde, une partie très riche. D’abord, sur le plan océanographique, par les propriétés physiques, surtout les propriétés hydrométéorologiques qui s’y rattachent.   C’est l’un des plateaux les plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest ou alors la partie orientale  de l’Atlantique. Compte tenu des richesses que renferment les eaux du plateau continental et même la géologie du plateau continental, la Première République avait jugé utile de collaborer avec l’ancien pays appelé Union Soviétique à l’époque pour édifier leur centre de recherche appelé Centre de Recherche Océanographique », dit-il  avant d’ajouter : « Au départ, en 1977 et avec la finition de ces centres de recherche, il y a eu la création des Centres de Recherche Scientifiques de Conakry Robganè,  avec sept départements scientifiques à savoir: l’océanographie, l’hydrobiologie, la géologie marine et l’environnement marin en plus de la recherche énergétique, surtout les énergies renouvelables, mais aussi la recherche de technologie améliorée pour étudier cet ensemble très grand mais très hostile aussi par beaucoup de chercheurs et beaucoup de monde. Alors, notre pays s’est intéressé à l’étude de cette partie de l’océan plus les régions environnantes. et ç’a fait la fierté de tout le continent africain. En résumé, c’est la motivation de la création des Centres de Recherche Scientifique, parrainé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. »
 
Les  pratiques qui menacent l’océan, côté guinéen  !

Pour  ce premier porteur du tout premier projet océanographique de Guinée, les océans sont menacés de partout. Mais depuis les « années 60″ , il y a toute  une commission inter-gouvernementale qui s’occupe de l’étude de ces océans. Cette commission, précise t-il, est appelée : la Commission Océanographique Inter-gouvernementale qui regroupe tous les pays qui sont aux abords de ces océans. « La Guinée a été le 82e  membre à y intégrer et à mener des études avec la coopération à l’époque des partenaires turcs et des partenaires ukrainiens. Il se trouvait que les scientifiques ont su que notre planète est menacée par la pollution,  menacée par la dégradation de l’environnement, alors il y a eu cette conférence en 1992 appelée la conférence de RIO,  et à partir de cette conférence de Rio, il y a eu une convention appelée la convention du cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Mais à part le changement climatique, qui est un phénomène extrêmement dangereux aujourd’hui, qui menace  et qui perturbe tous les pays du monde actuellement, et dans tous les domaines, que ça soit les domaines techniques, économiques ou environnementaux. Vous voyez, tous les domaines actuellement sont menacés par ces grands changements et ces grands bouleversements », a  affirmé le Chercheur.

Poursuivant son intervention,  Pr Bangoura indique : « d’abord, par la disparition de la biodiversité marine. Si vous remarquez, récemment on dit qu’il y a une baleine qui a échoué le long d’une partie de la côte guinéenne. De par le passé, cela ne se passait pas.  Donc ce sont  des preuves qui montrent qu’il y a eu bouleversements de l’état écologique de ces espèces. En plus,  Il y a des espèces actuellement qu’on ne retrouve plus. Une espèce emblématique par exemple  c’est le requin assis qu’on retrouve sur les billets de francs CFA et qu’on ne voit presque plus au niveau de l’Afrique occidentale. Il y a des tortues marines  qui sont menacées d’extension, les requins sont menacés, et bien d’autres espèces marines sont menacées de nos jours par certaines pratiques de l’homme. Et Malheureusement, nos petits enfants ne pourront plus les retrouver pour  savoir effectivement que ces espèces existaient il y a belle lurette . Moi par exemple,  j’en ai vus, mais mes petits – enfants ne verront pas beaucoup d’espèces qui auront disparu. »

Présence  des sachets plastiques, un véritable phénomène de destruction !

« Donc disons aujourd’hui,  il y a aussi la pollution qui menace partout. Le rejet des sources de pollution à partir de la terre ferme, il y a le rejet à partir des bateaux qui transportent des marchandises, qui transportent les minerais ou des articles dont on a besoin. Mais aussi, il y a le grand phénomène qui bouleverse tous les océans aujourd’hui, c’est la présence des sachets plastiques qui envahissent toute la superficie océanique aujourd’hui. Donc, le problème est important, et les chercheurs sont à la recherche de toutes  les solutions possibles », affirme le Chercheur guinéen.

Quelques recommandations pour préserver la sécurité et la santé des océans

« Il y a beaucoup de choses à faire. Vous savez, depuis par exemple janvier 2021, l’ONU a lancé la destinée de l’océan  2021-2030. Mais je ne suis pas sûr que beaucoup savent qu’il y a cette destinée de l’océan. D’abord, la science en ce moment n’est pas parvenue à étudier les impacts négatifs des changements climatiques, de la pollution marine et des autres facteurs du stress anthropogénique de la santé de l’écosystème de l’océan. Les chercheurs s’accordent  à dire que 99% des hommes manquent de connaissances de base en matière de biodiversité océanique. Mais si nous prenons aussi les parties océaniques, seulement 5% ont été cartographiés et seul 1% de ces zones cartographiées fait l’objet de quadrillage à haute résolution. Si nous prenons en terme de superficie, sauf erreur avec 267 millions de kilomètres carrés, des parties océaniques sont fortement plongées dans l’obscurité, mais qui abriteraient jusqu’à un million d’espèces marines inconnues des scientifiques, explique Pr Kandet Bangoura. Prenons aussi, dit-il, nous les êtres humains, chercheurs confondus, décideurs tout, seulement trois humains ont exploré le point le plus profond de l’océan connu à ce jour. Alors, si nous prenons notre plateau continental qui s’arrêtait à 200 mètres de profondeur avec une distance de la côte de 180 à 200 kilomètres de la côte,  avec son extension, nous pouvons considérer que la profondeur actuelle de notre plateau continental est de 2000 mètres. Mais  avec cette étendue, il y a des transport des marchandises qui s’y opèrent, il y a la défense du territoire qui s’y opère, il y a la protection de l’environnement. Et puisque la côte est juxtaposée à cette partie de l’océan, il y a l’agriculture qui est là, mais aussi les grands ports qui s’y développent,  en plus d’autres activités. Alors, pour concilier tous ces facteurs là, nous devons préserver notre plateau continental. Pour cela,  il faut une étude ou une planification spatiale maritime incluant tous les acteurs de l’océan. Que ça soit les chercheurs, que ça soit l’environnement, que ça soit les transports, que ça soit la pêche, avec actuellement le développement de l’économie bleue, il faut cette planification spatiale maritime. Vraiment moi, ce qui me tient à cœur, c’est que l’Etat doit encourager pour que chacun dans son rôle puisse protéger notre secteur océanique et protéger la biodiversité, pour que chacun puisse trouver son compte et pour que nos petits- enfants ou arrières- petits- enfants puissent voir quelques animaux qui tendent à disparaître et qui veulent se réfugier chez nous suite au dérèglement climatique. »
 
Gassime FOFANA

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