Des centaines d’étudiants entassés dans une salle de classe. C’est la pénible réalité dans plusieurs départements de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Cette pléthore oblige les étudiants à s’asseoir à 5 ou 6 par banc, et d’autres sont obligés de s’arrêter ou de rester tout simplement à la fenêtre pour suivre les cours alors que les plus pugnaces arrivent ici dès 5 heures du matin, selon plusieurs témoignages.
Alors pourquoi les salles de classe de Sonfonia sont inondées, bondées ? Est – ce que tous ces étudiants sont tous des orientés de l’Etat dans cette université ? Les questions sont nombreuses et c’est ce puzzle géant que le vérificateur général doit reconstituer après que le Président de la République lui a demandé de procéder à un contrôle de 2018 à 2021 « pour voir si tous étudiants sont de Sonfonia » et étant donné que les étudiants sont orientés « en fonction de la capacité d’accueil des institutions d’enseignement supérieur du pays ».
En attendant, les observateurs sont unanimes à reconnaître le bien-fondé d’une telle démarche. « Sans complexe ni partialité, il faut que le mandaté du Président travaille dans la plus grande transparence. Cela permettrait de cerner non seulement les secrets enterrés dans cette université peut- être , mais aussi de décongestionner les salles de classes pour permettre aux étudiants qui méritent d’être dans cette université de se former et d’être mieux formés. Parce que la structure actuelle de l’université de Sonfonia ne permet pas de former une élite digne de nom car tous les facteurs qui bloquent la bonne formation des étudiants sont réunis dans cette institution d’enseignement supérieur. Des effectifs qui ne répondent pas aux normes internationales, des stratégies pédagogiques parfois non adaptées et des évaluations qui sont assujetties parfois à l’achat des brochures de manière obligatoire », explique Kerfalla Touré, analyste.
Gassime Fofana