Avant et depuis le lancement des campagnes électorales le 18 septembre dernier par un décret présidentiel, la Guinée enregistre plusieurs cas de violences. C’est pour freiner cette chaîne d’incidents et des idées de revanche que certains acteurs sociopolitiques proposent des alternatives.
Des communications à connotations ethniques et incitatives, des militants parfois non préparés ou le mépris envers certains leaders. Ce sont entre autres facteurs qui provoquent l’instabilité sociale en période électorale, avec pour conséquences des dégâts matériels, entre autres. Pour s’en apercevoir, il suffit de se rappeler les récents cas survenus à Labé, à Dalaba et à Kankan où des blessés, et des blessés et même des cas de morts ont été signalés. Pour éviter de tels événements tristes dans le pays et dans les régions en particulier, certains analystes proposent : « il faut que la société civile se mobilise et une forte dose des coordinations du pays ainsi que les sages pour dire aux gens que le combat et le rejet c’est dans les urnes et non dans les rues, de sécuriser leur droit, cela pas en descendant dans les rues, mais à travers les urnes », invite Gomo Gaspard, un observateur de la vie politique guinéenne. « Les gens doivent savoir, poursuit l’enseignant, que
Lansana Conté est passé, il nous a laissés et la Guinée avec. Alpha Condé passera et un autre viendra. D’ailleurs, aucun de nous ne profite même du plus bas niveau de ce qu’ont ces patrons. On doit aussi comprendre que les leaders politiques sont souvent protégés par la communauté internationale. Va toucher aujourd’hui par exemple, un acteur politique majeur, c’est toute la communauté internationale qui va intervenir. Mais toucher à Gaspard, même un chef de secteur ne va intervenir. Nous on n’a pas la protection. Ce n’est donc pas la peine de s’affronter les uns aux autres. Il est mieux de se partager la bonne humeur que de s’affronter pour rien ».
« En cette période électorale très sensible , renchérit le sociologue Ansoumane Condé, il incombe d’abord à l’administration électorale de prendre ses responsabilités, cela en donnant à chaque parti politique en quête du pouvoir un espace de compétition juste. Ensuite, l’autorité en charge de la communication doit veiller sur les discours des uns et des autres, et prendre ses responsabilités quand des propos ethniques et divisionnistes sont employés par un candidat. Enfin, conclut-il, les structures sociales et médiatiques surtout doivent faire preuve d’éthique et jouer leur rôle d’acteurs de paix mais aussi montrer que la force d’un militant pour son Président est dans les urnes et non dans les rues. En plus, chaque citoyen doit comprendre que le pouvoir politique moderne s’obtient à travers les urnes et sur la table. »
Gassime Fofana