La communauté internationale vient de célébrer la fête du travail. Cette année, la célébration se fait dans un contexte aussi critique que tous les secteurs en font les frais. Dans le domaine de la pêche, l’écoulement des produits pose un problème crucial. Dans la sous-préfecture de Koba, précisément au port de Taboria, par exemple, les pêcheurs sont confrontés à de sérieuse difficultés. « Nous remercions les autorités d’avoir pensé à nous pour les kits sanitaires. Mais aujourd’hui nous sommes déboussolés, car nos poissons sont entrain de pourrir avec nous ici. Ce travail n’est pas facile. C’est un travail à risque. Mais lorsque vous faites tout ça et après les produits ne sont pas écoulés, c’est plus grave pour nous. Les femmes qui prennent les poissons avec nous pour envoyer à Conakry, elles ne peuvent plus. La preuve tout ce que nous avons embarqué récemment pour Conakry, ça s’est retourné comme ça, invendu. Là nous sommes inquiets », se lamente Mohamed Lamine Sylla, chef de port de Koba Taboria.
Le secteur de la pêche n’est pas le moindre dans le quotidien des citoyens guinéens. Le poisson reste l’une des denrées les plus consommées par la population. D’où la nécessité pour les autorités de se pencher sur le sort des acteurs du domaine. « Lorsque le secteur de la pêche est touché, nous allons tous ressentir cela. Aujourd’hui, les pêcheurs sont confrontés à un sérieux problèmes. Vous imaginez que c’est à 18h que la plupart d’entre eux font la pêche. Pour le débarquement, il faut 2 à 3 h de temps. Et pourtant il y’a le couvre-feu. À quelle heure, ils peuvent finir? Tout le poisson qui a été pêché ces derniers temps est entrain de pourrir ici au port artisanal. Il faut que l’État mette une politique en place pour envoyer le poisson dans les marchés, sinon c’est une perte énorme pour ces travailleurs », ajoute Idrissa Kallo, chargé de Communication de la pêche artisanale.
Aliou Diallo