Au lendemain de l’élimination du Syli national dans la course au Mondial 2018, nous avons pris langue avec le consultant Thierno Saïdou Diakité pour tirer les enseignements de cette contre-performance. Sans passion mais avec objectivité, il nous livre ses sentiments
Ledéclic : Quel bilan tirez-vous du parcours du Syli national, qui vient de prendre fin en RDC ?
Thierno Saïdou Diakité : Il faut le reconnaître, le bilan du Syli national n’est guère élogieux. Sur six rencontres livrées, notre équipe a enregistré cinq défaites et une seule victoire contre la Libye. Et ce qui fait le plus mal, c’est la dernière place du groupe occupée par notre pays. Ce sont des statistiques qui vont figurer au palmarès de la FIFA.
Comment appréciez-vous ce parcours ?
Comme indiqué tout à l’heure, ce parcours est vraiment catastrophique. Il n’est pas du tout digne de notre pays, qui a été un grand pays de football dans les années 70. A cette époque, nous étions la figure de proue dans la sous-région. Les résultats techniques enregistrés par notre onze national au cours de cette campagne des éliminatoires sont éloquents, et parlent d’eux-mêmes.
Qu’est ce qui manque à cette formation ? Les moyens financiers ? Humains ? Une bonne stratégie ?
A vrai dire, nous disposons d’un potentiel intéressant de footballeurs. Qu’il s’agisse de joueurs locaux ou professionnels. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une campagne de qualification pour la coupe du monde se prépare dans les moindres détails. Le haut niveau exige un maximum de rigueur dans l’organisation. Une organisation qui combine aussi bien les aspects financiers, humains et matériels. Cette combinaison de ces différents facteurs est évidemment sous-tendue par une stratégie bien précise.
A l’entame des éliminatoires, est-ce que la qualification au Mondial 2018 était l’objectif assigné à l’encadrement technique ? Et pour ce faire, est ce que toutes les conditions devant permettre à l’équipe de se qualifier étaient réunies ? Voici autant de questions dont les réponses lèveront vos inquiétudes exprimées.
Après ce parcours, quel devrait être, selon vous désormais le sort de Lappé Bangoura ? Peut-on continuer à lui faire confiance ?
Mes propos n’engagent que ma personne. Ayant obtenu la qualification de notre équipe aux phases finales du CHAN 2018, je pense qu’on peut lui faire confiance pour poursuivre cette compétition. Pour ce qui concerne la CAN 2019, il revient au comité directeur de la fédération de décider de son maintien ou pas. Dans la perspective de la Coupe du monde 2022, il serait judicieux de fixer dès maintenant les jalons devant nous permettre de réaliser cette qualification historique.
Que recommandez-vous pour les prestations futures de l’équipe nationale de Guinée ?
Une partie de la réponse à votre question vient d’être évoquée. Pour se projeter sur l’avenir immédiat et lointain de notre équipe nationale, je propose une table ronde ou un atelier pour tirer de façon exhaustive les enseignements de cette campagne des éliminatoires. En fonction des objectifs assignés à l’encadrement, il s’agit de voir ce qui a marché et identifier les blocages apparus pendant la campagne. Au regard de cette évaluation, il sera beaucoup plus aisé de concevoir un plan d’action réaliste et conforme à nos exigences. Cet atelier proposé sera animé par les représentants des acteurs de la famille du football à savoir : le comité directeur, les clubs, les associations sportives, les arbitres, le ministère des sports, les finances, le budget, le comité national olympique et sportif. Plus la palette des représentants sera large, plus le travail sera enrichissant.
Réalisée par Camara Ibrahima Sory