Le recrutement de nouveaux agents et la mise en place de la couverture sanitaire pour des fonctionnaires. Ce sont quelques réformes engagées par le ministère du Travail et de la Fonction Publique depuis plusieurs mois. Mais est-ce suffisant pour sortir les fonctionnaires de Guinée de l’ornière ? « C’est une bonne chose de procéder au recrutement de quelques milliers de personnes et d’initier une reforme sanitaire qui doit couvrir certains besoins en soins des agents de l’Etat, affirme Ousmane Soumah, économiste. Mais, dit-il, au regard des réalités, on ne peut pas se réjouir totalement. Même avec ces réformes, il y a des problèmes. Le fossé qui est entre la demande et l’offre d’emploi est toujours trop grand. Et en ce qui concerne la couverture sanitaire, il y a un problème à ce niveau aussi. Parce que les services et les infrastructures sanitaires ne sont pas en adéquation avec les besoins et les exigences de la santé, » indique le professeur d’Economie avant d’ajouter : « on parle souvent de la lutte contre la mal gouvernance et ses corollaires, mais cette lutte ne peut être efficace que si les meilleures conditions de vie et de travail sont créées pour les agents … Certes, il y a eu des améliorations récemment, mais le salaire du fonctionnaire guinéen ne permet toujours pas d’assurer et tenir le coût du logement,, de l’alimentation, de s’acquitter du transport…. Et ce sont de véritables problèmes auxquels les travailleurs guinéens sont confrontés aujourd’hui. Pour preuve, certains finissent leur salaire dans le transport et le logement avant même la fin du mois », précise-t-il.
« La Guinée a suffisamment de ressources pour améliorer les conditions de vie de sa population en général «
« Les ressources ne manquent pas pour véritablement améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires. Donc il faut plus de réformes et de politiques inclusives capables de permettre aux fonctionnaires de l’Etat de pouvoir faire face à ses besoins de logement, de santé, d’alimentation et aussi épargner à travers son revenu. Les fonctionnaires guinéens ont besoin aussi des assurances vie, des possibilités d’accès aux biens et services nécessaires non seulement à l’amélioration de leurs conditions de vie, mais aussi celles de leur travail », conclut-il.
Gassime Fofana