Migration irrégulière : réintégrer pour mieux rebâtir un défi collectif pour la Guinée

 Le retour volontaire ce 23 octobre 2025 de 137 compatriotes symbolise une étape importante dans la lutte contre la migration irrégulière, mais il met aussi en lumière un défi national majeur : l’intégration durable des rapatriés et l’amélioration des conditions de vie de ceux qui sont restés au pays. Pour que ce retour ne soit pas perçu comme un simple épisode humanitaire, plusieurs conditions doivent être réunies. « Rentrer c’est bon, mais il est essentiel de développer des programmes de réinsertion socio-économique concrets, centrés sur la formation professionnelle, l’entrepreneuriat et l’accès à l’emploi. Ces jeunes doivent être accompagnés dans la construction d’un avenir stable, à travers des centres d’appui et de formation capables de valoriser leurs compétences, souvent acquises dans des contextes difficiles à l’étranger », soutient le Sociologue, Ansoumane Condé qui ajoute  :  » il faut également initier d’autres politiques comme une synergie d’action, qui est nécessaire entre l’État, les collectivités locales, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers afin de créer un environnement économique propice à la création d’activités génératrices de revenus. »

A quoi s’attendre sans un bon plan de réinsertion ?

Poursuivant, M. Condé ajoute : « sans perspectives d’emploi, les risques de r-émigration clandestine restent élevés. C’est pourquoi, parallèlement, le pays doit poursuivre ses efforts pour améliorer les conditions de vie de ceux qui n’ont jamais quitté le territoire. Cela passe par la modernisation de l’agriculture, l’accès à une éducation et une santé de qualité, la promotion des industries locales, et la bonne gouvernance économique. Une politique inclusive permettra non seulement de stabiliser les jeunes, mais aussi de renforcer la cohésion sociale autour du projet de développement national », dit-il tout en concluant:  « enfin, il importe d’ancrer un changement de mentalité durable, qui dit que la réussite ne doit plus être associée à l’exil, mais à la participation au progrès du pays. L’État, à travers la Vision Simandou 2040, dispose déjà d’un cadre stratégique pour transformer ces ambitions en actions concrètes. »

Par ailleurs, le retour des migrants doit devenir une opportunité nationale, un tremplin pour l’innovation et le développement local, à condition que la Guinée continue d’investir dans sa jeunesse, son capital humain et sa solidarité collective.

Gassime Fofana

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