Mamou : 47 conservateurs de la nature à l’école de la CITES pour un renforcement de capacités et de contrôle le long des frontières !

Du 20 au 22 juillet 2018, s’est tenu à l’ENATEF (Ecole Nationale Technique des Eaux et Forêts) de Mamou un atelier de formation de 47 agents du Corps des Conservateurs de la Nature, postés le long des frontières de la Guinée. Objectifs ; outiller les participants sur la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de la flore sauvage menacée d’extinction) d’une part et de l’autre, renforcer leurs capacités sur les techniques de rédaction des procès- verbaux en termes de la mise en œuvre des conventions de la CITES et la lutte contre le trafic international de faune et flore.

 

Venus de 6 préfectures de la Guinée, notamment Mamou, Forécariah, Koundara, Boké, Siguiri, Nzérékoré et Conakry, les 47 agents conservateurs postés le long des frontières : routières, maritime et aéroportuaire ont bénéficié d’un renforcement de capacités pour mener à bien leur mission. C’est les locaux de l’ENATEF (Ecole Nationale et Technique des Eaux et Forêts de la ville de Mamou) qui ont servi de cadre à cette importante formation.
Durant trois jours, du 20 au 22 juillet 2018, les participants et leurs formateurs ont échangé autour des thèmes suivants: la CITES (rôle, fonctionnement et recommandation), la déontologie d’un conservateur de la nature, le caractère transnational du trafic de faune, la reconnaissance des espèces animales inscrites à la Cites, le rôle du Réseau Eagle(Eco Activists Govement And Law Enforcement) spécialisé dans la lutte contre le trafic international de faune et flore sauvage suivie de la corruption via ses projets implantés dans plusieurs pays africains. Outre cette thématique complexe, les participants ont été également outillés en technique de rédaction d’un procès-verbal en termes d’infraction de ce genre. Dans le cadre de son partenariat et le contrat liant le projet Galf et l’UNOPS(Union des Nations Unies pour les services d’appui aux projets) de l’Union Européenne, l’assistante juridique Aissatou Sessou a animé au cours de cet atelier d’autres thèmes, notamment la lutte contre le trafic international d’espèces animales protégées, l’éthique et la déontologie de la profession de conservateur de la nature et enfin les techniques de rédaction de procès-verbaux en cas d’une infraction en la matière.
Outre ces modules, M. Mamadou Bella Diallo, chargé de la CITES au Ministère d’Etat, Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts a longuement présenté et débattu le module sur la CITES, son fonctionnement, ses recommandations aux pays signataires et ses décisions si toute fois elles ne sont pas mises en garde. C’est le cas de la Guinée où en mars 2013, la CITES a sommairement sanctionné le pays en le présentant comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. En plus, le formateur a joint à la présentation, des vidéos sur la CITES, la menace qui pèse sur les espèces de faune et flore sans oublier aussi le trafic illicite international dont elles font l’objet.
Les participants se disent très satisfaits de la formation: « Les formateurs ont été à la hauteur des attentes puisqu’ils avaient la maîtrise des sujets inscrits à l’ordre du jour », s’est réjoui Adjudant-chef Bakary Finda Camara du Corps des Conservateurs de la Nature, chargé de la CITES de Nzérékoré au sud de la Guinée à la frontière entre le Libéria et la Côte d’Ivoire.
De son côté l’adjudant Mariama Ciré Kéita du Corps des Conservateurs, chargée de la CITES au niveau de l’aéroport international de Conakry-Gbessia, va dans le même sens que son prédécesseur. « Je viens nouvellement de rejoindre le poste de chargée de la Cites à l’aéroport de Conakry. Pour mener à bien cette mission pas la moindre, il faut être préparée sur tous les plans. C’est pourquoi je suis très satisfaite d’avoir participé à cette formation sur la CITES. Elle me permet à l’instant d’être apte à identifier une espèce inscrite à la Cites et dresser un procès-verbal en cas de constatation d’une infraction de ce genre », ajoute-t-elle.

A rappeler que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, connue par son sigle CITES ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre Etats. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

Par ailleurs, il faut signaler que la Guinée a adhéré à la CITES le 21 septembre 1981 et le 21 décembre de la même année, est la date de sa mise en vigueur. Ainsi, cette formation renforcera certes, le système de contrôle et de lutte contre la corruption au niveau des points stratégiques sur les rentrées et les sorties du pays.

                                        Fatou Kourouma

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *