En général, les prisons guinéennes et en particulier la Maison centrale de Conakry sont en manque criard de service de santé. La plupart des détenus sont dans des cellules dépourvues de toutes mesures y afférentes. Une situation que déplorent certains avocats qui accusent l’État de violations des droits de l’homme.
Environ 1600 personnes sont détenues à la Maison centrale de Conakry. La plupart de ces détenus ne bénéficient pas de soins médicaux nécessaires au maintien de leur état de santé. C’est pourquoi certains détenus auraient trouvé tout récemment la mort à cause, dit-on, de maladies et d’absence de suivis adéquats. « La Maison centrale de Conakry a dépassé les normes internationales en termes de droits humains. C’est-à-dire le nombre de détenus dépasse aujourd’hui celui qui était prévu à sa création en 1933. Ce qui fait que les autorités surchargent les cellules qui ne tiennent pas compte des normes d’hygiène et de santé. Parce qu’un prisonnier peut être porteur de certaines maladies contagieuses et si on le met avec d’autres, il risque de les contaminer. Mais l’État ne s’en soucie guère», dénonce Maître Mouctar Oularé , professeur de droit pénal.
Pour lui d’ailleurs, dans presque toutes les maisons d’incarcération du pays, un système de santé de qualité n’existe pas et ce, comparativement à d’autres pays où les détenus bénéficient régulièrement de visite médicale. « Ce sont donc les droits humains qui sont bafoués ; c’est une véritable violation des droits de ces détenus », s’insurge l’avocat.
Comme solution, Maître Oularé estime que l’État doit aujourd’hui restructurer les maisons d’incarcération et les adapter aux normes internationales « parce que ce ne sont pas seulement des lieux de détention, mais ils doivent également être des maisons de correction et d’éducation », conclut-il.
Gassime Fofana (Image d’illustration)