La Guinée, à l’instar des autres pays du monde, a connu ces derniers temps, une propagation du Covid-19.
L’existence de cette pandémie n’est plus à démontrer à la face du monde, c’est une réalité visible partout et par tous.
Elle a réussi dans l’espace de trois mois à confiner plus de 3 milliards de personnes dans le monde, soit 1/3 de la population mondiale et les pays les plus touchés sont des pays développés.
Il y’a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU appelait les Etats africains à se préparer au pire. Selon lui, les risques de contamination de cette pandémie sont très élevés et pourront toucher dans les mois à venir le continent africain dont le système sanitaire est défaillant.
Au regard de certains, cette communication n’est pas gratuite. Elle mérite tout son sens dans le contexte dans lequel nos structures sanitaires se trouvent. Et d’ailleurs pour eux, il faut oser le dire, elles sont sous-équipées. Plus hallucinant, des personnes mal intentionnées partent jusqu’à soustraire ces équipements pour les acheminer vers les cliniques privées en complicité avec les autorités de ces centres de traitement.
Je veux saisir cette situation, où l’heure n’est plus au grand discours. Il faut agir pour éviter la ponction humaine notamment en Afrique comme le prédit le SG de l’ONU. Dire à nos autorités (politique, religieuse, la société civile etc.) qu’il est grand temps de laisser nos divergences de quelle que nature que ce soit, pour nous éviter la propagation de cette pandémie
Il faut dissocier la politique politicienne de la politique publique. L’Etat avec grand E doit être un Etat-providentiel, à l’écoute de tous les acteurs du pays. C’est le fondement de celui-ci, la participation (la démocratie).
Les Etats auraient dû nous éviter cette pandémie par un simple geste, à travers la fermeture de nos frontières avec les pays touchés. mMais ais malheureusement, la mesure n’a été prise qu’après quelques cas signalés.
L’heure n’est plus au discours !
De vous à moi, dites-moi combien la Guinée a gagné en assurant la ligne aérienne avec ces pays touchés ? Quel Etat ou quels hommes d’affaires pouvaient injecter son argent à la veille d’un scrutin tendu et agité entre les acteurs du pays ? Je ne passerais pas du dos de la cuillère, pour incomber l’entière responsabilité à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui car, gérer c’est prévoir.
Qu’ils sachent qu’à chaque fois que cette pandémie fera des victimes sur le sol guinéen, qu’ils mettent à leur conscience qu’ils ont contribué de façon prématurée à la mort d’une âme.
Au vu de la situation, il est de notre devoir moral d’apporter notre part de contribution à la lutte contre cette pandémie dont la bataille est loin d’être gagnée.
D’ores et déjà, il faut souligner qu’un grand cap a été franchi. Le discours du chef de l’Etat, instaurant l’état d’urgence sanitaire sur tout le territoire national, une mesure qui est salutaire même si elle a été tardive. Par ailleurs, il faut dénoncer le laxisme de nos forces de sécurité qui peinent à faire appliquer ces principes à nos citoyens. Un effort doit être fait dans ce sens, pour son application stricte.
Aussi, je souhaiterais voir les jours à venir un Président de la République inviter au Palais Sekhoutouréya tous les acteurs (politique, religieux, les membres de la société civile, les acteurs économiques et autres) à tour de rôle pour parler du plan de riposte au covid-19.
S’agissant de la fermeture des lieux de culte, Je ne serais pas d’accord, pour la simple raison que, nous sommes dans un pays religieux où les imams et les prêtres ont une grande influence sur des fidèles. Ces leaders religieux ont un poids inestimable dans la société, ils pourront être des véhicules d’information dans le cadre de cette lutte. Par contre, je sollicite des mesures de sécurité, se laver les mains avec les désinfectants avant d’entrer dans ces lieux et de garder la distance de 1 m entre les fidèles comme nous le voyons dans certains pays.
Je proposerais à l’ANSS de monter une stratégie de communication dans le contexte guinéen et non « parisianiste », qui prendra en compte des réalités de la société guinéenne et non imitant la campagne qui se passe en France ou les USA dans le cadre de la sensibilisation.
Favoriser la formation des agents ou des volontaires qui porteront les messages sur les moyens de prévention dans les familles (porte à porte, focus group, visite à domicile, thé débat, etc.), fructifier l’édu-tainment.
J’invite les autres acteurs de la culture à nous proposer des chants ou des séries dans les langues nationales dont la finalité sera de prévenir et inculquer le comportement à adopter quand on présente un symptôme de cette pandémie jusqu’à l’acheminement vers le centre de traitement
Faire une synergie des médias et diffuser des émissions sur les moyens de prévention du Coronavirus.
Lancey Condé, Spécialiste en Communication pour le développement et ingénieur en Sécurité en environnement