Loi des finances rectificative : voici les inquiétudes d’un économiste

C’est ce lundi, 13 août 2018 que la session extraordinaire de la loi des finances rectificative s’est tenue à Conakry. Cette loi vise à redonner une nouvelle direction à la finance publique du pays. Interrogés, certains économistes restent dubitatifs et pensent que les dispositions financières qui seront prises seraient davantage un gage pour appauvrir le peuple.

Malgré l’absence surprise du chef du gouvernement, Kassory Fofana, le président de l’Assemblée Nationale a quand même présidé la session extraordinaire conformément au décret présidentiel du 7 août dernier. Mais selon plusieurs économistes spécialisés en finances publiques, la loi de finances rectificative que s’apprêtent à adopter les parlementaires pourrait avoir une nouvelle direction autre que celle du bien-être des citoyens. «En fait, cette année, il y a eu tellement de perturbations qui n’étaient pas contenues dans la loi de finances initiale notamment l’augmentation des salaires de 40% , ensuite le prix du carburant à la pompe de 2000gnf, des projets qui ont été éventuellement suspendus. Donc tous ceci n’était pas prévu dans la loi de finances initiale de l’année. C’est pourquoi, il est capital de présenter une loi qui rectifie cette première loi pour tenir compte des bouleversements au cours de l’année qu’à connu les prévisions en dépenses et en recettes », explique Dr Alhassane Makanera Kaké.
Parlant de l’impact de cette nouvelle directive financière, Dr Kaké estime que « la loi rectificative des finances pour savoir son impact, il faut d’abord pouvoir la lire. Par exemple est-ce que cette loi soumise, au parlement, va apporter des mesures nouvelles. C’est-à-dire qui nécessitent la hausse de l’impôt ou est-ce que c’est une loi qui est pour l’expansion ou la réduction des dépenses. C’est ce qui peut impacter la vie du citoyen et de l’économie. Mais nous sommes dans une situation budgétaire très préoccupante. Donc cette loi ne pourrait en aucune façon alléger la charge sur l’économie et sur le social pour la simple raison qu’on a un problème financier important. Le gouvernement cherche l’argent. Donc la priorité qui sera écrite dans cette loi, c’est celle d’amasser beaucoup plus de capitaux financiers. Parce qu’on est avec le FMI».
Pour M. Kaké, cette nouvelle loi de finances devrait avoir comme base , chercher à répondre à la préoccupation de la population. Parce que, précise l’expert en finances publiques, on fait le budget c’est pour la population. «C’est comme une dépense de la famille. Si la dépense est essentiellement orientée au bien-être du père de famille, on n’est pas en face d’une bonne dépense de famille. En réalité, cette loi de finances devrait s’inscrire dans la priorité de la population. Car nous avons une population qui ne fait que s’appauvrir du jour au lendemain et les charges deviennent plus écrasantes. Donc on a besoin d’une loi qui viendra réduire au moins un peu cette charge. Mais malheureusement, on est en face d’une loi qui vise davantage à se faire de l’argent. Mais c’est notre histoire budgétaire et nous sommes dans un État qui a trop demandé au contribuable et qui a très peu fait pour le citoyen», conclut-il.

Gassime Fofana 

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