Ce lundi, 03 mai 2021, l’humanité célèbre La journée internationale de la liberté de la presse. Les acteurs en profitent chaque année pour rappeler quelques entraves à cette liberté, mais aussi analyser le niveau d’évolution de la presse en Guinée et dans le monde en général avant de proposer quelques solutions en faveur d’une presse libre et indépendante.
Certes, plusieurs efforts et des réformes sont menés depuis des décennies pour le plein exercice de la liberté de la presse. Mais sur le continent, des restrictions et des entraves sont toujours de culture dans beaucoup d’États. Meurtres, arrestations ou emprisonnements. Ces pratiques existent encore et ce, malgré les efforts de sensibilisation à l’endroit des décideurs. « Comparativement aux années 60, 70 et 90, la liberté de la presse a connu un progrès peu considérable dans la vie de beaucoup de régimes politiques de nos États. Et Même si par endroits, des résultats sont encourageants, la liberté est toujours menacée et les journalistes font toujours l’objet de condamnation et d’arrestation parfois arbitraire et d’autres sont empêchés même d’exercer leur métier. Ce qui revient à dire que la liberté de la presse est toujours au bas de l’échelle dans la plupart des pays », soutient Ansoumane Condé, sociologue.
La liberté de la presse repose également sur son indépendance. Ce qui suppose un niveau élevé de responsabilité et de rentabilité des médias. Mais à ce niveau, des difficultés subsistent toujours. « Lorsqu’on regarde les réalités de la Guinée et certains pays du continent, on se rend compte que la nature de certains régimes politiques est incompatible avec la liberté de la presse. Sur le plan économique, le niveau des entreprises de presse est si faible et les journalistes vivent dans des conditions salariales difficiles. Des facteurs qui offrent l’opportunité aux hommes du pouvoir de manipuler la presse à leur guise. En plus, poursuit l’analyste, il y a aujourd’hui un déficit de responsabilité et d’éthique chez beaucoup d’hommes de médias et d’entreprises de presse chez nous et ailleurs. »
Des propositions pour inverser la tendance
Dans son intervention, M. Condé propose : » élargir et garantir la liberté de la presse passe aujourd’hui par l’indépendance économique des médias, qui trouve son évolution dans le développement des marchés de publicité. Il faut une certaine responsabilité professionnelle du journaliste dans l’exercice de ses fonctions parce que quelles que soient les circonstances, le professionnalisme doit primer et c’est là que commencent le respect et la liberté des journalistes. L’Etat doit également faire en sorte que le journaliste puisse avoir accès aux informations, cela est un droit précieux pour son métier. Il faut assainir enfin la sphère médiatique pour la débarrasser des journalistes qui ne font pas honneur à la profession », conclut-il.
Gassime Fofana