Qui est-elle, celle qu’on appelle « Communauté Internationale »? Depuis les années 70 on la cherche sans jamais la trouver. Tantôt elle est dans le camp occidental , tantôt dans le camp socialiste et maintenant elle se trouve même en Afrique. Si cette « Communauté Internationale » se montre unanime sur un sujet pour complaire aux uns et aux autres , il n’y a pas du tout unanimité.
En effet, ceux qui ont condamné le référendum et l’élection pour le 3ème mandat d’Alpha Condé jusqu’à ne pas pouvoir envoyer d’observateurs électoraux, signe de leurs désapprobations et de leurs impuissances, et qui condamnent aujourd’hui le renversement de son régime par le CNRD, ne savent pas ce qu’ils veulent puisqu’ils veulent d’une chose et de son contraire. Voilà la logique de l’absurde n’est-ce pas encore un dilemme cornélien, cela ? Mais à force de condamnations sans effet, la « Communauté Internationale » finit par se discréditer elle-même. On voit l’ONU, au sein de la quelle les divergences sont manifestes au niveau du Conseil de Sécurité , qui a besoin d’une restructuration. On voit également l’UE des 27 qui va à hue et à dia au sujet de quota sur l’immigration. On voit aussi la pétaudière en Afrique, où les différentes organisations et institutions sont minées jusqu’à la corde par des syndicats de Chefs d’État.
Ici, il faut dire, les représentants aux instances différentes de l’UA sont généralement des hommes-liges des Chefs d’État de leurs pays respectifs. Ainsi, toute décision qui doit aller à l’encontre de l’un des États est automatiquement vouée à l’échec.
Dans ces syndicats de Chefs d’État, on distingue une différence nette de gouvernance entre les pays Anglophones et Francophones. La question du 3ème mandat ne se pose pas chez les uns , où les institutions sont fortes. Elle est institutionnalisée chez les autres, où les institutions sont faibles.
Dans ces condamnations contre le putsch en Guinée,on peut bien voir le malaise des uns et la fermeté des autres, ce qui conduit inévitablement à une condamnation sans effet.
Actuellement tout est à vau-l’eau en Guinée. Tous ceux qui observent la situation politique et économique, qui évaluent la misère et la galère de son peuple et qui condamnent le renversement du régime par le CNRD( Comité national de rassemblement et de développement)ne savent pas ce qu’ils veulent.
Il faut dire au CNRD et à son président que la jeunesse n’est pas un handicap car, « aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années ». Cependant pour entrer dans l’Histoire il lui en faudra beaucoup. Comme le Colonel Mamady Doumbouya a pour référence le capitaine Jerry Rawlings du Ghana, il faut dire que celui – ci n’avait pas tout fait en solitaire et à sa tête. C’est sa gouvernance et sa gestion collectives du pouvoir qui ont fait sortir le Ghana de l’ornière. Mamady Doumbouya saura-t-il suivre cet exemple ? Mais faut-il encore lui rappeler que le Ghana est un pays Anglophone ?
Déjà il doit rectifier son tir et pour cause le pouvoir qu’il vient de prendre lui est tombé comme un fruit mûr dans les mains parce que les dérives politico-économiques de Alpha Condé étaient outrancières et les populations en étaient à bout de souffle. Pour avoir écouté jusqu’à l’ivresse les chants des sirènes , Alpha a écouté encore jusqu’à perdre son âme les marabouts qui l’entourent et qui l’endorment pour prendre des décisions comme un zombie. L’intervention de Mamady Doumbouya et du CNRD est venue comme un deus ex machina à moins que ça ne soit un autre de trop enfin en dehors des dérives sur la gestion politico-économique désastreuse sous le prof.Alpha Condé. A titre personnel, on doit reconnaître qu’en dehors des influences de la magie noire, Alpha Condé est un homme profondément humain et que dans son gouvernement de « marins d’eau douce » depuis 2010 ne l’a pas aidé à accomplir l’œuvre de développement escomptée.
Cependant, on peut voir des lueurs d’espoir avec le Dr Bano du MENA et de Ibrahima Kourouma de l’aménagement du territoire, qui a commencé à récupérer les domaines de l’État des bords de mers. Ces deux ont entrepris des actions salutaires dans leurs domaines respectifs.
Il ne reste plus qu’à dire et à rappeler au CNRD que des militaires chevronnés comme les AOB entre autres ont blanchi sous le harnais de la maison centrale de Conakry par « l’instrumentalisation » de la justice.
Enfin le CNRD doit éviter d’écouter les chants des sirènes pour mieux entendre les cris du peuple. Bonne chance et bonne route !