Cela fait plusieurs semaines que les cours, notamment dans beaucoup d’écoles publiques, sont paralysés. Motif : le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée – SLECG – réclame un salaire de base de huit millions de francs guinéens (négociables ) et la prise en charge à la Fonction publique des contractuels. Ainsi, au terme d’une rencontre à Conakry, le secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah, a exhorté ses collègues à bouder les écoles privées et à se débrouiller autrement jusqu’à la fin de cette crise. Pour lui, tant que les écoles privées étudient, leur grève n’aura pas suffisamment d’effets.
Certains enseignants estiment que cet appel de M. Soumah manque de sagesse. « De quelle manière on va se débrouiller alors que notre sort se trouve entre les établissements publics et privés ? se demande Mohamed Cissé, enseignant. Je suis pour la grève afin qu’il y ait une meilleure condition de vie pour nous enseignants, mais je ne vais pas aussi condamner mes enfants à mourir de faim. Aujourd’hui, je sais comment se porte ma famille. Ce sont les écoles privées qui me permettent de subvenir au minimum de leurs besoins. Donc pas question. »
Un autre enseignant, qui a requis l’anonymat, ajoute : » on n’a pas d’autres sources de revenus sinon que les écoles publiques et privées. Donc on ne va pas quand même bouder les cours dans les écoles privées pour une grève au public. On n’ira pas au public, mais on ira au privé pour pouvoir nourrir notre famille. »
Même si les écoles privées ne sont pas concernées par cette grève du slecg, le mouvement affecte leur fonctionnement avec pour conséquence la coupe dans les salaires suite aux journées perdues.
Gassime Fofana