L’opposition guinéenne rejette le fichier électoral et menace de boycotter les élections législatives prochaines. Elle l’a fait savoir ce lundi au cours d’une plénière au QG de l’UFDG. Ces opposants au régime d’Alpha Condé estiment qu’ils ne peuvent pas participer aux scrutins avec le fichier électoral actuel. Pour prendre part aux élections, ces acteurs posent certaines conditions.
C’est après un constat sur les anomalies enregistrées lors de l’enrôlement des électeurs que l’opposition politique s’est retrouvée ce lundi au Quartier Général de l’UFDG. Objectif, examiner le niveau des préparatifs des législatives du 16 février prochain. Après plus de deux heures de concertation, l’opposition décide unanimement de rejeter le fichier électoral. « Nous rejetons et nous avons décidé que nous ne pouvons et que nous ne pouvons pas accepter qu’une élection basée sur ce fichier soit organisée », a déclaré Cellou Dalein Diallo.
Il est évident que le fichier ne va pas refléter l’état du corps électoral guinéen, estime le président de l’UFDG. C’est pourquoi l’opposition décide d’empêcher la tenue des élections. Elle pose des conditions. « Il ne s’agit pas de boycotter, nous allons empêcher que ces élections aient lieu jusqu’à ce que les conditions d’un scrutin équitable, transparent et juste soient réunies. Parmi ces conditions, bien entendu, il y a le fichier. Il faut qu’il y ait un fichier qui reflète fidèlement l’état réel du corps électoral. Deuxièmement, il faut que les élections locales soient achevées. Troisièmement il faut qu’il y ait un président de la CENI compétent, neutre et impartial capable de diriger cette importante institution », égrène le Chef de file de l’opposition.
Sur le projet de nouvelle constitution, ces acteurs politiques réitèrent leur opposition contre toute modification. Ils estiment que c’est d’ailleurs l’une des conditions pour eux de participer aux législatives. « Nous n’acceptons pas le changement de constitution, nous exigeons pour participer aux élections que M. Alpha Condé renonce au changement de Constitution. »
Cette mascarade électorale présumée a un lien étroit avec le projet de nouvelle constitution, expliquent ces opposants. C’est pourquoi ils comptent user de tous les moyens pour empêcher « un tripatouillage constitutionnel en Guinée. »
Mamadou Aliou 2 Diallo