Des centres de lecture presqu’inexistants ou en état d’abandon, une jeunesse beaucoup plus portée vers les réseaux sociaux que vers les bouquins. La promotion du livre nécessite la mise en place de mesures appropriées pour inciter les citoyens en général et les jeunes en particulier. C’est le défi que le Directeur général de la bibliothèque nationale de Guinée veut désormais relever.
La Guinée a sa bibliothèque nationale. L’infrastructure, entièrement rénovée, attend d’être inaugurée par les autorités. Elle pourra permettre de combler un manque, vieux de plusieurs années. « Le vide qui était là c’est que la mémoire écrite et audio-visuelle n’était pas à la disposition de la population, explique Mohamed Camara, son Directeur. La bibliothèque nationale va donc inciter le peuple de Guinée et Les étrangers à venir consulter cette mémoire. Aussi les livres des nouveaux auteurs vont faire objet de dépôt légal. Ils vont être mis à la disposition du public. »
Au moment où les nouvelles technologies de l’information et de la communication l’emportent sur les canaux habituels de lecture, le Directeur général de la bibliothèque nationale de Guinée veut innover pour toucher surtout la couche juvénile. « Les jeunes sont beaucoup plus portés sur les réseaux sociaux c’est-à-dire les médias en ligne ou Internet. Donc il faut beaucoup plus penser dans l’avenir à la numérisation, à la digitalisation de nos œuvres. Nous avons 465 livres de la colonisation qui doivent être lus par les jeunes pour mieux connaitre les faits historiques. Aujourd’hui si on lance ça sur le réseau Internet, ça va permettre aux gens de bénéficier surtout ceux qui ne vont pas avoir le temps de se déplacer, » explique Mohamed Camara.
Pour atteindre cet objectif, il compte sur l’appui de la population pour fournir des livres ainsi que sur celui des médias pour vulgariser les œuvres et l’importance de la bibliothèque nationale de Guinée. « Nous avons besoin aussi des appareils numériques, des enregistreurs sonores, visuels pour bien équiper notre bibliothèque,» ajoute-t-il.
En attendant, Il faut déjà aménager les lieux, les équiper, catégoriser les livres ou les doter de numéros pour qu’ils puissent être rayonnés, accessibles directement à la population.
La Bibliothèque nationale de Guinée est héritière de la colonisation. C’est d’ailleurs les premières œuvres coloniales qui ont été vulgarisées ici avant la construction d’une bibliothèque nationale au lendemain de l’indépendance en 1958. Depuis le bâtiment a été utilisé pour abriter le Ministère de l’Enseignement technique puis le musée national avant d’être rénové et transformée en bibliothèque par les autorités de la troisième République.
Seydouba Camara