Le Président Directeur Général du groupe GUICOPRES est candidat pour diriger la Fédération guinéenne de football. Kerfala Camara KPC veut « redorer » l’image du sport-roi à travers l’amélioration de la gouvernance, de la prise en charge des clubs et l’implantation des infrastructures. Dans cette interview qu’il nous accorde, le Directeur de campagne du président du Hafia FC revient sur l’ambiance après l’annonce de la candidature de KPC mais aussi sa vision et son engagement à développer le football guinéen à travers son projet de société ainsi que la mise en valeur des partenariats étrangers et nationaux.
Ledeclic.info : Il y a deux semaines Kerfala Camara KPC déclarait officiellement sa candidature au poste de président de la fédération guinéenne de football. Quel est aujourd’hui l’engouement autour de cette candidature ?
Lucien Guilao : la candidature du Président KPC a fait du bruit. Je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui se sentent concernées, qui réagissent. Par-ci par-là. Il y a beaucoup de réactions, des bonnes, des moins bonnes. Mais je ne m’attendais pas à moins que ça. Ce qui est sûr, le corps électoral est réduit à 65 membres statutaires. Et c’est ce qui est important.
Déjà les grands axes du programme de société de votre candidat est connu. Mais comment vous allez faire pour davantage le vendre aux électeurs ?
Notre programme a le mérite d’être simple et cohérent. C’est fait de telle sorte que ça soit compréhensible par tout le monde, quel que soit son niveau. Nous savons aussi qu’aujourd’hui nous avons un problème de gouvernance. On reproche au camp adverse que sa gouvernance est opaque et qu’elle est non participative. Donc nous souhaitons améliorer la gouvernance en appliquant les règles du management axées sur des résultats. Et ce sont les règles qui ont prouvé leur efficacité. Nous pensons que sans l’administration professionnelle à tous les niveaux, ce n’est pas possible. Donc nous comptons mettre en place une administration professionnelle tant au niveau de la Féguifoot qu’au niveau de ses démembrements. Nous allons également veiller à l’application des textes et règlements de la Fédération guinéenne de football conformément aux exigences de la CAF et de la FIFA et rendre le système de management des équipes nationales performant. Ça c’est le premier axe. Le deuxième axe, c’est la formation, qui est d’ailleurs capitale. Inciter les cadres à respecter un cahier de charge de la formation. Rajeunir et dynamiser la direction technique nationale afin qu’elle lance un programme de formation continue qui se traduit par l’envoi des entraîneurs, éducateurs et médecins et d’autres acteurs du secteur. Mettre en place une politique cohérente pour des jeunes qui ont entre 12 et 17 ans. Et il y a pas que ça. Il y a également renforcer la capacité des secrétaires généraux, former les responsables des clubs, former les anciens footballeurs en métiers de football et accompagner les académies de formation. L’axe 3, c’est de professionnaliser le championnat. Nous savons aujourd’hui que ça ne peut se faire que si la ligue guinéenne de football professionnel est autonome administrativement et financièrement. Nous allons donc favoriser cette autonomie. Nous allons accompagner la Ligue de football dans la mobilisation des ressources et le développement des partenariats. Nous allons mettre en place et promouvoir les championnats de toutes les catégories féminines, minimes, cadets, juniors. Aujourd’hui aucun de ces championnats n’existe. Le foot féminin n’existe pas, les championnats U17, cadet, minime n’existent pas. Autre axe, nous allons digitaliser l’administration footballistique au maximum et encadrer la ligue amateur et aussi encadrer et guider les dirigeants à la recherche des financements. Inciter positivement les clubs à la performance sportive et managériale. Et nous allons aussi avoir recours aux anciens footballeurs et les utiliser à bon escient en fonction des besoins du passé. L’autre axe maintenant, c’est les infrastructures. Pour ça, nous n’allons pas nous transformer en constructeurs ou en bâtisseurs, on va poursuivre et renforcer notre collaboration avec l’Etat, la FIFA afin de rebénéficier du programme dédié aux infrastructures. C’est-à-dire par exemple qu’à chaque fois que le gouvernement lance un programme de construction, qu’il y ait quelque chose pour le football. Et la FIFA ainsi que la CAF, c’est pareil. Nous allons notamment édifier les centres d’excellence régionaux, bâtir un centre médical. Et tout ça, ce n’est pas nous qui le faisons, mais nous cherchons des partenaires qui vont nous aider à les mettre en place. L’axe cinq, promouvoir la Guinée. C’est un axe important pour nous. Parce que nous comptons améliorer la représentativité des cadres de la Feguifoot au sein de la CAF. Et à cet effet, nous allons mobiliser tous les membres du comité exécutif, nous allons promouvoir l’esprit du patriotisme et nous allons aussi créer une cellule en charge de la détection des joueurs guinéens évoluant à l’étranger. Renforcer l’union des joueurs guinéens avec l’étranger. Mettre en place une procédure d’intégration pour tout nouveau joueur international. C’est simple et facile à faire. Et c’est pour cela que nous pensons que si les membres statutaires nous écoutent, ils voteront pour nos projets.
Vous partez pour gagner cette élection. Mais quelles sont les chances de votre candidat quand on sait qu’il doit se confronter à un candidat en exercice ?
C’est vrai. C’est ça la difficulté. Mais nous y allons en toute connaissance de cause. Nous savons qu’on va nous bousculer. Mais nous savons aussi qu’avec notre programme qui est simple et révolutionnaire, nous pouvons obtenir la majorité qu’il faut pour être à la tête de la Feguifoot. En plus nous n’allons pas aller en baissant la tête, nous allons pour compétir, et avec nos moyens nous pouvons à la fin du compte, gagner cette compétition.
Au final, pourquoi il faut voter pour KPC, pas pour un autre ?
Pour son programme, son avis, sa motivation. Nous savons bien que KPC, en venant là, ne viendra pas pour se servir . Mais il tient et il a envie de mettre son programme en pratique et cette envie va faire en sorte que, s’il est élu, que ce soit une réalité sur le terrain.
Que répondez vous à ceux qui disent que le président KPC s’était désisté ?
Je ne suis pas au courant. Le président KPC ne l’a pas dit. Tout ce que je sais, il est candidat. Et toute candidature relève d’une démarche individuelle. Et aujourd’hui, il est candidat. Il l’a dit. Et je pense pas qu’il s’était désisté. En tout cas, il ne l’a pas dit. Donc je ne suis au courant d’aucun désistement passé ou actuel du président KPC.
Propos recueillis par Gassime Fofana