Deux présumés trafiquants de produits fauniques issus du trafic illicite sont tombés le lundi 07 mai 2019 dans les filets d’une équipe mixte composée des agents conservateurs de la nature, de la gendarmerie, de la police et des activistes du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). M. Thierno Oumar Touré et son co-auteur Abdoulaye Touré tenteraient de commercialiser illégalement 60 peaux d’animaux sauvages protégés au grand dam des dispositions légales du pays en termes de lutte contre la criminalité environnementale sous toutes ses formes.
Après avoir été entendus sur procès-verbal dans les locaux de la gendarmerie territoriale de la ville, les mis en cause ont été déférés devant le parquet du tribunal de première instance(TPI) de Kissidougou pour être placés par la suite sous mandat de dépôt.
Selon nos informations, les deux présumés trafiquants auraient longtemps alimenté les marchés de la sous-région ouest-africaine en produits fauniques issus de la contrebande et en toute violation des lois nationales et internationales.
Contrairement aux années précédentes où la moisson aurait toujours été bonne et sans être inquiétés, la journée du lundi 07 mai 2019 sera très noire pour les deux présumés trafiquants en pleine transaction. Puisqu’ils seront appréhendés en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de 60 peaux composées de celles de python, serval, civette, crocodile, céphalophe et de guib harnaché. Selon des spécialistes en la matière, ces différentes peaux seraient issues des espèces animales intégralement protégées et partiellement protégées par le code de faune et règlementation de la chasse en Guinée mais aussi de la Convention de Washington.
Les deux frères Touré risquent gros, car à en croire les dispositions prévues par le code de faune, de tels agissements sont prévus et punis par la loi. Déjà, l’article 168 du même code précise : « Quiconque détient, fait circuler ou commercialise des dépouilles ou trophées d’animaux sauvages sans certificat d’origine, est puni d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende de 10.000.000 à 50.000.000 GNF ».
Les deux présumés trafiquants sont entrain de méditer sur leur sort à la prison civile de Kissidougou en attente de jugement. Quant aux peaux, elles ont été mises sous scellé par le parquet et confiées à la Section des Eaux et Forêts de la préfecture.
Pour mémoire, la Guinée est présentée comme une plaque tournante du trafic international des espèces sauvages et est toujours sous sanction par la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces de faune et de flore sauvage menacée d’extinction (CITES).
Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 4ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.
Fatou Kourouma