Face à la crise qui secoue toujours le secteur de l’éducation guinéenne, les enseignants continuent de battre le pavé, une manière de réclamer leur droit. Dans la cité des agrumes, les enseignants ont exprimé leur ras-le-bol face au gel de leurs salaires, à l’intimidation et à la mutation «fantaisiste» de leurs collègues.
Très tôt ce matin, les enseignants de Kindia ont rallié la place des martyrs, direction la DPE pour réclamer leur droit en ce qui concerne le gel de leurs salaires tout en respectant les consignes de leur général, Aboubacar Soumah, l’acteur principal de ce mouvement . Et pourtant, certains enseignants continuent les cours dans certains établissements scolaires de la place. « Il s’agissait de manifester notre ras-le -bol parce qu’on en a marre dans ce pays. Les droits de l’Homme ne sont pas respectés, nous avons déclenché une grève et l’autorité est en branle pour faire échouer cette grève sans passer par la voie légale des négociations .Aujourd’hui il y a eu des salaires gelés. La grève c’est la cessation du travail. On nous a fait croire que ceux qui n’ont pas été à l’école ont des salaires gelés ,c’est pour toujours affaiblir la grève et ça ne marchera pas .Nous avons décidé de nous mobiliser à la place des Martyrs et aller à la DPE organiser un sit-in en vue d’exprimer notre désenchantement par rapport à cette grève ,par rapport à l’intimidation ,par rapport aux mensonges », explique Abdoulaye Bah, conseiller pédagogique, membre formateur, chargé des affaires sociales du SLECG.
Pendant que certains enseignants manifestent leur colère, d’autres sont en situation de classe alors que «c’est une lutte commune». Monsieur Bah ne décolère pas. « Nous prendrons des dispositions contre eux malgré que si on a le droit d’aller en grève, on a aussi le droit de travailler mais ce que, eux, font c’est de la traitrise. On ne peut pas s’entendre au début et à la fin ils retournent dans les classes. Nous allons leur faire appel pour les entretenir de façon pacifique pour leur faire revenir à la raison. C’est une lutte commune, personne n’a le droit de se faire soustraire de cette grève ».
Pour Mariam Doumbouya, professeur à l’ENI, beaucoup de facteurs sont à la base de cette sortie. « Nous sommes là d’abord en grève. Le premier point, il y a eu gel de salaires, des mutations arbitraires, des intimidations. Vraiment on n’arrive pas à comprendre. Nous, notre souhait, c’est d’encadrer les enfants », a-t-elle souligné.
IL est à souligner malgré la lutte farouche du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), certains établissements publics ont tenu des cours ce lundi au centre ville de Kindia. Quant aux manifestants, ils ont été dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes.
Chérif Kéita