Cela fait presque quatre jours que la préfecture Kérouané est en ébullition. Les citoyens notamment les jeunes se sont mobilisés pour réclamer les infrastructures routières et l’emploi. Aujourd’hui, ils exigent la présence du Chef de l’État, Alpha Condé qui, selon eux, est le seul à pouvoir les satisfaire.
Dans l’objectif d’apaiser les tensions, le gouvernement a envoyé à Kérouané quelques messagers qui ne parviennent pas encore à désamorcer la crise. Leur présence ne semble d’ailleurs que faire empirer la colère des jeunes et citoyens de la localité.
Des routes, des espaces publics ou autres entrées de la préfecture sont entre autres pris d’assaut par les manifestants. Pour eux, cette situation dépasse les envoyés d’Alpha Condé à cause de leur attitude.
« Personne ne rentre, personne ne sort avec le slogan à bas la négociation parce que la délégation qui est venue de Conakry, ce ne sont que nos frères qui sont à l’Assemblée nationale en l’occurrence Amadou Damaro Camara et Hadja Djénè Saran Camara. C’est des personnalités qui sont aujourd’hui décriées par la population à cause de leur comportement vis-à-vis de la préfecture. C’est pourquoi nous ne voulons pas leur négociation« , précise Mohamed Condé, leader des jeunes frondeurs.
Ces manifestants sollicitent désormais la présence du Chef de l’Etat parce qu’ils estiment que « c’est la personnalité qui pourrait résoudre les problèmes de cette préfecture » dit-il avant de rappeler que ni le gouverneur ni les ministres ne le pourront.
Ce jeudi, la préfecture de Kérouané était paralysé. Jeunes, hommes et femmes étaient tous sortis pour barricader toutes les routes, rappelle Mohamed Condé avant de préciser que « nous sommes en négociation pour calmer les jeunes pour laisser rentrer le gouverneur pour qu’on puisse s’entretenir parce que même celui-ci est à quelques kilomètres de Kérouané. Il m’a appelé pour me dire qu’il a reçu une instruction du président de la République qu’il doit venir passer à la jeunesse« .
Aux dernières nouvelles, la rencontre prévue jeudi entre le gouverneur et les manifestants n’a pas eu lieu. Pour le moment, c’est un calme précaire qui règne dans la préfecture.
Gassime Fofana