C’est un concept dont on parle souvent ces dernières années surtout dans les pays qui ont connu des épisodes de conflits ou qui ont enregistré des cas de violations des droits de l’Homme. En Guinée, une session de formation se tenait même sur le sujet au Conseil national de Transition en vue de permettre aux conseillers de s’imprégner des mécanismes. La démarche est saluée surtout qu’elle devra permettre, un jour, de rétablir les victimes dans leurs droits et de favoriser la manifestation de la vérité.
Dans son analyse, Étienne Saoromou, juriste, affirme : « la justice transitionnelle joue un rôle crucial dans la réparation des violations des droits de l’Homme, surtout dans les contextes de transition politique, comme après des conflits armés ou des régimes autoritaires car, cette justice vise à reconnaître et à valider les souffrances des victimes. Cela inclut souvent des enquêtes, des commissions de vérité et des mécanismes de témoignage qui permettent aux victimes de partager leurs expériences. Elle cherche à établir la responsabilité des auteurs de violations des droits de l’Homme. Cela peut passer par des poursuites judiciaires, des tribunaux spéciaux ou des mécanismes de justice réparatrice, afin de garantir que les responsables soient tenus pour compte », dit-il avant d’indiquer que la justice transitionnelle peut inclure des mesures de réparation pour les victimes, telles que des compensations financières, des soins médicaux, des programmes de réhabilitation et des initiatives de réconciliation communautaire.
Autre place de la justice en transition !
« La justice transitionnelle contribue à la prévention de futures violations. Elle favorise également des réformes institutionnelles pour renforcer l’État de droit et protéger les droits de l’Homme. Elle peut aider aussi à favoriser la réconciliation nationale en créant un espace pour le dialogue entre les victimes, les auteurs et la société dans son ensemble. Cela contribue à reconstruire la confiance et à promouvoir la cohésion sociale ou jouer un rôle dans l’éducation des générations futures sur les droits de l’Homme, afin de sensibiliser aux dangers de l’impunité et de promouvoir la culture des droits », précise le Juriste avant de conclure : « la justice transitionnelle est un mécanisme essentiel pour traiter les séquelles des violations des droits de l’Homme, en mêlant reconnaissance, responsabilité et réparation, tout en œuvrant à une société plus juste et équitable. »
Gassime Fofana