C’est l’un des fondements d’une société avancée, un droit humain et un facteur de promotion de la culture et de la paix. C’est pourquoi l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a proclamé (le 17 novembre 1965) le 08 septembre comme journée internationale de l’alphabétisation. Une manière de montrer aux pouvoirs publics et privés, aux acteurs sociopolitiques, aux familles…, l’importance relative à l’alphabétisation non seulement pour une personne, mais aussi pour une société. Selon les données de l’UNICEF, en 2022, au moins une personne sur sept âgée de 15 ans et plus (soit 754 millions de personnes) ne possédait pas les compétences de base en lecture et en écriture. Des millions d’enfants luttent pour acquérir un niveau minimum de compétences en lecture, en écriture et en calcul, tandis quelques 250 millions d’enfants âgés de 6 à 18 ans ne sont pas scolarisés.
Cas de la Guinée en termes d’analphabétisme !
« En Guinée, l’analphabétisme est un défi de taille ; selon l’Institut National de la Statistique (INS), le taux d’analphabétisme au niveau national de 2016 à nos jours est de 68%. Ce taux est plus élevé chez les femmes (75%) et la majorité de cette population se trouve en zone rurale », reconnaît le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation
Comment vulgariser l’alphabétisation en Guinée ?
« D’abord, disons que le problème de l’alphabétisation en Guinée est toujours un des grands défis qui se posent aujourd’hui aux autorités et acteurs de l’éducation ainsi que tous les partenaires de notre pays, surtout à une période où les appétits éducatifs se perdent de plus en plus, notamment dans les zones rurales, où certains parents préfèrent l’enfant au champ qu’à l’école, et cela aussi, facilité par une faible couverture scolaire de la part de l’Etat et le manque d’infrastructures nécessaires à l’alphabétisation de ces communautés rurales. Certes, dans la capitale, des efforts sont en train d’être faits, mais des défis restent encore. Pour preuve, pendant les heures de cours il suffit juste de se promener un peu pour voir des enfants et des jeunes qui sont dans les rues, dans les marchés que dans les écoles. Donc c’est un défi car, tant qu’on peut trouver un ou des enfants qui méritent et qui ont besoin d’être scolarisés dans les rues, dans les quartiers et dans les marchés en train de vendre, de jouer et de mendier, c’est un échec de notre politique d’alphabétisation nationale. Parce que l’alphabétisation est un droit humain fondamental dont chaque citoyen devrait bénéficier, quel que soit son statut ou son rang, explique Bintou Cissé, institutrice. Donc, poursuit-elle enfin, pour vulgariser l’alphabétisation en Guinée, il faut d’abord qu’on dispose des données statistiques fiables pour comprendre réellement ce qui est fait et ce qui reste à faire. Il nous faut des outils statistiques fiables pour cerner l’alphabétisation en Guinée dans sa globalité. Il faut accroître beaucoup plus les facteurs de transformation de l’alphabétisation dans notre pays, comme la promotion de l’alphabétisation dans tout le pays, faire des réformes des politiques d’alphabétisation pour mieux élargir la couverture scolaire dans tout le pays, le développement des infrastructures, créer une émulation autour de l’alphabétisation », affirme t-elle.
Gassime Fofana