Dans sa résolution A/RES/62/136 du 18 décembre 2007, l’Assemblée générale des Nations unies consacre la journée du 15 octobre de chaque année aux femmes rurales. Objectif, montrer le rôle capital que joue cette couche dans la promotion du développement agricole et l’environnement, mais aussi son apport dans la lutte contre la pauvreté en zone rurale.
Mise à l’écart dans les politiques de beaucoup de pays, inégalités ou non accès aux meilleures conditions de vie. Bien qu’elles jouent un rôle décisif dans l’émergence des pays en général et des zones rurales en particulier, les femmes sont souvent confrontées à toutes sortes de difficultés pour leur émancipation. « Lorsqu’on fait un tour dans nos zones rurales, on se rend compte que les conditions de vie des femmes laissent à désirer. Elles n’ont pas accès adéquat la santé, à l’alimentation équilibrée, à l’eau potable et à l’éducation de qualité, … D’autres parcourent des dizaines de kilomètres parfois à pied pour rallier les marchés des biens et services, sans oublier la précarité liée au manque d’emplois. En résumé, il faut simplement reconnaître que les femmes rurales sont quasi absentes de nos politiques de développement », soutient Bintou Cissé, institutrice.
Mettre les femmes rurales au centre des intérêts
Pour elle, toutes les possibilités existent aujourd’hui pour changer cette triste réalité et faire des femmes rurales des actrices de développement, comme elles le démontrent d’ailleurs si bien dans les fonctions socioculturelle et économique. « Pour de meilleures conditions pour les femmes rurales, il faut une transformation qualitative et quantitative, qui passe par la création des infrastructures sociales et économiques en milieu rural. Il faut également des structures qui prennent en compte des besoins des femmes rurales, et qui feront en sorte qu’elles participent activement et conséquemment à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des programmes et projets de développement de leur espace », propose-t-elle avant de soutenir que la création des meilleures conditions pour une femme rurale moderne passe par la lutte contre les disparités. « Nos stratégies de développement doivent s’attaquer à ces inégalités afin que les mutations placent les femmes au centre des priorités. Faire en sorte que les droits des femmes rurales soient respectés signifie aussi qu’il faut leur donner accès aux systèmes d’épargne et de crédit. A cela s’ajoute leur autonomisation et la mise en place des moyens qui leur permettent de moderniser et d’accroître leurs activités agro-pastorales, sources génératrices de revenus », conclut Bintou Cissé.
Gassime Fofana