La Guinée, à l’instar des autres pays du monde, a célébré ce mercredi la journée internationale de la jeune fille. Célébration au cours de laquelle la ministre de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance a peint en noir le tableau des violences faites aux jeunes filles à travers tout le pays.
Pour Hadja Mariama Sylla, il est temps d’attirer l’attention des uns et des autres sur les discriminations dont sont victimes les filles et d’identifier les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent. A titre d’exemple, elle est longuement revenue sur les différentes formes de violences physiques, morales et sexuelles qu’elles subissent. « Il apparaît évident que, dans le monde et encore plus nettement dans les pays comme les nôtres, les filles sont exposées à des risques qui affectent leur intégrité physique et psychique, inhibent leurs capacités intellectuelles et bloquent » de ce fait, leurs futures chances d’accès à un monde équitable de répartition des ressources », s’alarme-t-elle.
Plus loin, la ministre de l’action sociale estime que ces multiples violences faites aux jeunes filles ont eu des conséquences néfastes sur leur émancipation. « Les filles qui ont été contraintes d’arrêter l’école en raison d’un mariage précoce parfois à des hommes de l’âge de leurs propres pères, d’une grossesse non contrôlée ou de pratiques traditionnelles telles l’excision, celles qui vivent avec un handicap physique ou sensoriel ont très peu de chance de mettre en valeur leur riche potentiel de leadership ou de maîtriser leur destin », précise-t-elle.
Par ailleurs Hadja mariama Sylla soutient que les causes de ces violence faites aux jeunes filles sont connues de tous. « Ces pratiques peu ou pas commodes sont souvent la conséquence d’une altération de nos valeurs culturelles ou religieuses. Au pire des cas, la culture encore moins la religion ne saurait justifier la violence sexiste surtout à l’endroit d’une tranche d’âge qui ne peut se défendre que par les pleurs, le repli sur soi et parfois malheureusement la déviance ».
Face à cette situation alarmante, la ministre de l’action sociale lance un appel pressant à tous les décideurs afin renverser la tendance. « Je lance un appel à l’ensemble des partenaires techniques et financiers, aux organisations de la Société civile, aux patrons du secteur privé, aux établissements scolaires ainsi qu’aux professionnels de médias de dépassionner le débat et de mutualiser les efforts pour l’émergence de bonnes pratiques de protection des droits des filles. A titre d’exemples, octroyer des bourses à des filles sur la base de critères objectifs, promouvoir une politique d’emploi ou de recrutement des filles dans les structures privées, récompenser les parents de filles bachelières sont des stratégies qui ne relèvent pas du seul ressort de l’Etat. Chacun peut ajouter sa brique à l’édification du chantier complexe de protection des droits des filles », supplie-t-elle sur un ton ferme.
Naby Elma
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