La journée internationale de la liberté de la presse se célèbre en guinée ce 3 mai dans un contexte difficile. Une journée qui pourtant est un moment pour les journalistes de jouir de leur liberté et surtout se féliciter de leurs conditions de travail.
Mais, cela est un rêve non encore réalisé pour les journalistes guinéens. C’est pourquoi nous avons tenté d’accrocher le secrétaire général du syndicat libre des journalistes professionnels de la presse privée. « Vous savez très bien, les conditions de vie de journalistes en Guinée restent médiocre. Le SMIG n’est même pas atteint pour certains, et d’autres ne sont même immatriculés à la CNSS. D’autres encore peuvent rester 5 à 6 mois sans salaire et même sans contrat de travail.
De l’autre côté aussi, nous sommes toujours victime de harcèlement, d’injustice et certains de nos confrères sont poursuivis en justice. C’est le cas de notre ami Moussa Moise Sylla, d’Aboubacar Camara du groupe Gangan qui a été esté en justice, Mohamed koula Diallo qui a été tué, jusque-là pas de justice et chérif Diallo lui depuis sa disparition on n’en sait rien et la justice ne fait rien aussi. Donc nous célébrons cette journée dans un contexte très compliqué et d’inquiétudes pour les journalistes guinéens », s’indigne Sidy DIALLO, S/G du syndicat de la presse privée.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé, les relations entre la presse et le pouvoir ne sont pas au beau fixe. Les voix s’élèvent tous les jours et les débats font paraitre des divergences sur cette épineuse question. « Vous savez depuis l’arrivée d’un certain Tibou Camara auprès du président, on voit que la relation s’est un peu améliorée entre le pouvoir et la presse privée. Les choses ont un peu changé. Mais il y a quand même des blocus par endroit, car quand vous vous présentez en tant que journaliste de la presse privée devant les pouvoirs publics, ce n’est pas du tout facile. Même si c’est pour avoir les informations, ils vous diront attendez l’aval du ministre ou du président. Ce qui n’est pas normal », regrette-t-il.
Cela fait un bon moment où les licences ne sont plus délivrées pour beaucoup de personnes qui veulent installer des radios et télévisions. Dites-nous est-ce que ce n’est pas une manière de restreindre la liberté de la presse en Guinée ? Absolument, c’est une autre manière de freiner la liberté de la presse. Il faut se rappeler depuis trois ans, on a plus de licence ni d’agrément et d’autres n’ont même pas de cahier de charge. C’est l’Etat qui refuse », ajoute-t-il.
Comme solution à toutes ces déconvenues, Sidy DIALLO propose : « c’est le moment d’interpeler les autorités sur cet état de fait. Il faut qu’elles collaborent avec le presse, pour que la Guinée puisse être un exemple dans le cadre de la liberté de la presse.
Mais aussi professionnaliser l’exercice du métier de journaliste dans le pays. C’est en cela que le syndicat des journalistes se bat pour mettre en place la convention collective des hommes de médias en Guinée. Et sur la démarche, nous sommes en commun accord avec les patrons de médias. On a élaboré 43 articles et ils sont déjà paraphés, une commission technique est mise en place pour travailler sur les axes qui restent», renchérit M.Diallo.
Il faut rappeler que cette année, la journée internationale de la liberté de la presse se fête sous le thème : Médias, justice et état de droit : les contrepoids du pouvoir.
Aliou Diallo