Elle est jeune. Elle nourrit des ambitions pour le développement de la Guinée dont elle suit l’évolution depuis Dakar, la capitale du Sénégal. Saliou Dian Diallo détient une licence en Ingénierie juridique, banque-assurance et une autre en développement communautaire. Dans cette interview qu’elle a accordée à notre reporter, elle explique ses projets et donne des conseils.
Bonjour Saliou Dian Diallo!!!
Bonjour
Vous vivez au Sénégal depuis un peu plus longtemps, où il y’a une forte communauté guinéenne. Dites-nous tout d’abord comment cette communauté participe au développement de ce pays d’accueil ?
Effectivement je suis au Sénégal depuis 2009. J’ai eu mon bac ici. Et la communauté guinéenne participe activement au développement du Sénégal dans tous les secteurs. Dans le secteur éducatif, il ya aujourd’hui des écoles privées ou institutions dont le plus grand effectif est constitué que par des Guinéens. Ensuite dans le secteur informel, les Guinéens contribuent largement à la croissance de l’économie sénégalaise puisque la plupart des boutiques dans les marchés ou les ambulants sont occupées par les Guinéens. A l’issue de leurs activités, ils versent des taxes à l’Etat.
Alors 9 ans dans un pays, ce n’est pas 9 jours. Comment vous parvenez à concilier les cultures, c’est-à-dire celles guinéenne et sénégalaise ?
J’avoue qu’au début, ce n’était pas du tout facile parce que je devais commencer une nouvelle vie dans un pays inconnu et c’était ma première fois de voyager. Mais j’ai cherché à comprendre d’abord la langue nationale qui est le wolof parce qu’ici pour vite intégrer il faut savoir la parler. En effet, j’ai raté cela mais il m’a fallu attendre en 2011 pour pouvoir faire mon intégration avec les retrouvaille de certains compatriotes Guinéens. Et petit à petit, j’ai commencé à intégrer la société sénégalaise mais cela a été effectif à l’université où j’ai commencé réellement à côtoyer les Sénégalais tout en étant aussi dans la communauté guinéenne. Intégrer la société sénégalaise m’a permis vraiment d’avoir le sens du vivre ensemble mais également d’accepter la culture de l’autre. Et d’ailleurs cela m’a ouvert l’esprit pour intégrer et comprendre plusieurs communautés vivant au Sénégal.
Alors que comptes-tu faire dans le cadre du développement de ton pays d’origine, la Guinée?
L’objectif a toujours été de venir ici pour acquérir les connaissances et compétences mais également un portefeuille de partenaires et une fois cela acquis c’est de retourner pour se lancer dans le secteur privé. Parce qu’aujourd’hui, pour pouvoir développer un pays, il faut partir du point de vue micro pour aboutir au point macro. Le secteur privé booste rapidement l’économie d’un pays et ça règle certains maux de notre société.
Aujourd’hui qu’est-ce que vous avez à dire à la jeunesse guinéenne vivant à Dakar dans le cadre du développement de leur pays?
Ce que je peux leur dire c’est d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour retourner en Guinée et investir là-bas car un pays ne pas se développer sans une jeunesse expérimentée et solidaire.
Qu’est ce que vous regrettez aujourd’hui dans l’évolution de la Guinée ?
C’est le retard de notre pays par rapport aux autres mais surtout le manque de cohésion entre les ethnies.
Pensez-vous que la diversité ethnique est un frein au développement de la Guinée?
Elle ne peut pas être un frein au développement de notre pays car, elle donne une large ouverture au brassage culturel. Mais également la cohésion, la paix et la stabilité et ce sont là des facteurs qui favorisent le développement. Cependant, si cette diversité devient source de haine, et de querelle sans motif, elle peut être un grand frein voire nuisible.
Ce que je peux donc dire au peuple de Guinée c’est d’avoir un esprit de dépassement. Éviter de dire que je suis Malinke, Peulh, Soussou, etc. car cela n’avance en rien notre pays. La Guinée est une famille. Nous devons nous accepter et avoir comme objectif le développement de notre pays car, aujourd’hui nous sommes devancé par des pays que nous dépassons en termes de ressources naturelles et de diversité.
Merci Madame !
Propos recueillis par Aliou Diallo