Interdiction aux ministres de parrainer : jusqu’où ira Kassory Fofana ?

Même si beaucoup sont encore dubitatifs et que certaines nouvelles dispositions prises par le premier ministre guinéen ne rassurent pas tout le monde, Kassory Fofana continue de jeter le pavé dans la mare. C’est le cas de l’interdiction de parrainage aux ministres en dehors des périodes électorales. Une mesure saluée par certains acteurs du pays. « En Guinée, plusieurs de nos ministres ne magnifient pas les caractéristiques responsables d’un cadre. Que ce soit dans les cérémonies de mamaya ou autres activités dans ce sens, on entend leurs noms. Partout le pire gaspillage de l’argent se constate. Et pourtant, la plupart de ces fonds que dépensent ces ministres sur ces chantiers de récréation sont la contribution des pauvres citoyens au développement de la Guinée. Alors quand on interdit ces parrainages, c’est une bonne chose », estime Ansoumane Condé.
Pour ce sociologue, ces pratiques avaient fini par ternir l’image du gouvernement et contribué à l’appauvrissement du pays. « Un jour, en collaboration sur un travail de sondage avec un Français, il m’a demandé pourquoi les ministres guinéens sont pris toujours comme parrains des événements et qu’ils dépensent des millions sans que l’autorité financière n’ouvre une enquête sur la provenance de ces fonds? J’ai pas trouvé de mots parce que j’avais eu honte pour le pays. Donc si le premier ministre au-delà de la simple interdiction met en place des mesures juridiques contre tout ministre qui sera associé à cette pratique, ce sera un plus dans la lutte contre la gabegie financière dans le pays ».
Ce qui nécessite, selon beaucoup d’autres observateurs, que le premier ministre soit suffisamment responsable devant ses ministres et qu’il n’y ait pas un gouvernement dans un gouvernement, c’est-à-dire ceux qui se croient des potentats de l’équipe et qui sont à tout moment prêts à aller au front à cause de leur zèle, de leur proximité avec le chef de l’Etat ou avec certains de ses proches et qui se disent être au-dessus de toute décision venant du chef du gouvernement.

Gassime Fofana

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