Inondations à Conakry : un cocktail d’attitudes à risques et d’effets imprévisibles

Routes et maisons fortement inondées,  des milliers de ménages et de biens matériels conséquemment affectés,  difficultés de secourir les victimes et d’accès aux zones d’inondations. Ce sont là quelques effets de  ces deux jours ( 23 et 24 août)  de fortes précipitations  sur la capitale guinéenne.

Pour beaucoup d’analystes,  des constructions anarchiques, des caniveaux d’évacuation bondés et la mauvaise gestion des ordures sont à l’origine de cette aggravation des inondations. « Par rapport à ces cas de fortes précipitations , la première des choses est de se préparer à faire face aux problèmes,  parce que le mal est déjà là.  Préalablement, on avait conseillé à la population de ne pas construire dans les lieux non appropriés, ne pas faire des constructions anarchiques, ne pas jeter les ordures dans les caniveaux d’évacuation. On leur a dit également de ne pas construire sur la route des eaux de pluie. Malheureusement   ça pas été ainsi. Les ordures ont été très mal gérées, les constructions anarchiques sont déjà là,  les caniveaux sont bouchés et bourrés d’ordures et ce qui accentue encore cette inondation. Donc vu tous ces critères,  avec cette forte pluie, on ne peut être que résiliant »,  affirme Alhassane Barry , Directeur National du Centre de Gestion des Catastrophes et des Urgences Environnementales du Ministère de l’environnement et du développement durable.

Que faire pour résister à ces périodes ?

Pour lui, l’un des moyens est la prudence.  « Comment faire cette résilience ? c’est déjà de voir autour de soi. Si tu sens les caniveaux d’évacuation qui sont bouchés,  c’est de se mettre à l’œuvre avec des voisins afin de donner la voie aux eaux. La deuxième des choses à faire, c’est de veiller sur la population surtout des zones d’inondation. Depuis juillet jusqu’aujourd’hui,  il y a eu assez de pluies. Tous les ménages exposés sont informés.  Ils ont senti les menaces. Donc pendant des fortes précipitations, c’est de veiller.  Et à l’instant  si vous vous sentez menacés, il faut informer l’autorité la plus proche, c’est-à-dire le chef de quartier, l’autorité communale, afin que nous puissions leur envoyer la protection civile  pour ne pas qu’ils périssent. Parce que  ajoute-il, ce qui est souhaité maintenant, que ces inondations ne se transforme pas en catastrophes.  C’est-à-dire si l’eau rentrait dans les maisons, qu’il n’ y ait pas assez de dégâts,  et que les personnes ne périssent pas », indique le Directeur national du Centre de Gestion des Catastrophes et des Urgences de Guinée.

Quelles mesures avant et après le phénomène ?

« Pour cette période d’urgence, l’autorité doit assister la population,  surtout ces ménages vulnérables,  qui vivent des réalités vraiment  précaires. Comme déjà,  il y a une agence d’action humanitaire , on doit faire face aux problèmes de cette population,  on doit les assister,  et c’est ça aussi la loi de la gestion des catastrophes. En cas du sinistre, il faut leur venir en aide», dit-il avant de conclure : « maintenant après l’urgence, les Ministères de l’urbanisme et de l’habitat,  de l’administration de territoire,  de l’environnement doivent se mobiliser auprès de la population pour éliminer les risques. Éliminer, je voudrais dire casser les routes, les constructions anarchiques,  faire des caniveaux d’évacuation appropriés,  accompagner la bonne gestion des ordures ménagères avant les pluies. En outre, il faut préparer la population avec des mécanismes de prévention. »

Gassime Fofana 

 

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