Horoya – TP Mazembe. Les dirigeants du Horoya l’attendaient et le public l’exigeait. A la faveur d’une qualification en phase de groupes de la Coupe de la Confédération, l’affiche est devenue une réalité. L’affrontement entre l’habitué et le néophyte aura lieu finalement demain à Conakry. Derrière ce match tant attendu se cachent deux hommes, deux bâtisseurs qui partagent la même passion : celle du foot.
Antonio Souaré – Moise Katumbi. Ils ont de l’admiration l’un pour l’autre. Tous deux rêvent d’un football africain émancipé et compétitif. Ils ont bâti leur aura autour de clubs prestigieux pour la réussite desquels ils n’hésitent pas à se suer jusqu’à la dernière goutte. La rencontre de ce 24 mai à Conakry sent donc l’odeur d’argent mais porte les traits de tous les défis entre deux hommes qui se connaissent et entre lesquels une émulation n’est pas à exclure les prochaines années sur la scène continentale.
Moise Katumbi, l’homme qui croit en son étoile
Les récits le concernant le décrivent comme celui par qui le succès est arrivé au TP Mazembe. Depuis 1997, l’année de son arrivée à la tête du TPM, le club de football congolais est sacré cinq fois champion d’Afrique et même finaliste de la Coupe du monde des clubs en 2010. Un résultat qui n’est pas le fruit du hasard. Moise Katumbi s’est, en effet, fixé un objectif et mis en place une stratégie, mobilisé des ressources humaines et financières pour l’atteindre. Il y a quelques années, le budget du TP Mazembe dépassait les 12 millions de dollars avec des entraîneurs triés sur le volet comme Patrice Carteron qui, selon des estimations, touchait jusqu’à 50.000 dollars par mois. Ajouter à cela une légion étrangère de joueurs recrutés pour venir renforcer le club et le pousser vers le sommet. « Le TP Mazembe n’a jamais forcé son football. Il évolue avec un encadrement technique à la hauteur de la tâche. Tout se déroule comme si la leçon serait assimilée à la perfection », écrivent certains confrères congolais. Aujourd’hui, l’homme d’affaires mise sur une nouvelle génération de joueurs formés à son académie. Il a donc décidé de réduire le budget de fonctionnement du TP mais avec le même objectif : celui de conquérir encore plus de titres en Afrique et de rester un modèle sur le continent.
Antonio Souaré, l’homme qui veut toucher les étoiles !
De l’autre côté, il y a un certain Antonio Souaré. L’homme d’affaires guinéen est venu à la tête du Horoya AC en 2011 avec pour objectif de hisser le club au rang des meilleurs à l’image du TP Mazembe. Il n’hésite pas d’ailleurs pas à exprimer chaque fois son souhait sinon son rêve de voir le Horoya briller au firmament sportif africain avec des résultats qui devront permettre à la Guinée de renouer avec des années Hafia. Un objectif qu’il tient à cœur et pour l’atteinte duquel il ne fait pas dans l’approximation. Jeuneafrique annonçait il y’ a quelques mois que pour 2016, le club de Matam disposait d’un confortable budget de 3 millions de dollars pour faire face aux dépenses locales, et 2 millions de dollars supplémentaires ont été dégagés pour préparer la Ligue des champions.
Et malgré les difficultés financières qui étreignent les clubs guinéens, le souffle semble désormais venir de Matam avec cette écurie qui a voulu jouer dans la cour des grands pour rencontrer des grands parce que, pour ses leaders, c’est ainsi qu’on devient grand. Demain le Horoya joue contre les Corbeaux de Lubumbashi à Conakry. Au-delà du jeu, l’ombre d’Antonio Souaré et celle de Moise Katumbi vont planer sur la rencontre. Parce que pour eux, comme pour nous autres, ce sera un moment d’intense émotion entre des frères qui se retrouvent autour du foot, qui ont toujours souhaité être à ce niveau et qui viennent de voir ce vœu exaucé par les dieux du ballon rond.
Camara Ibrahima Sory